Inhabitalité rue de la Rivière
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Saint-Josse, confrontée à un marchand de sommeil et à une demande exponentielle de toits
SAINT-JOSSE Le 13, rue de la Rivière, hier matin. L'Onhu (Observatoire national de l'habitat et de l'urbanisme) et le Front SDF se mobilisent. À l'arrière de la devanture d'une péripatéticienne, un couple subit les affres d'un arrêté d'inhabitabilité. "Marisa Regno et Noureddine Karkach, deux minimexés de Saint-Josse, sont expulsables depuis le 30 avril !", résume Thierry Balsat, l'homme de l'Ohnu. "Nous avons demandé d'attendre qu'une solution intervienne..."
Pas de chauffage; une électricité branlante, montée vaille que vaille, mais gratuitement, par Monsieur Joe, médiateur et représentant du propriétaire; une humidité à glacer le sang; le gaz sous scellés. Pour un loyer de 360 €, non payé depuis une bonne année. "Avant l'incendie remontant à une bonne année, c'était en bon état", jure ledit Joe. "Il faut modifier le code bruxellois du logement !", réaffirme Thierry Balsat, avant que les manifestants ne gagnent le cabinet de Françoise Dupuis (PS), secrétaire d'État au Logement. Et concrètement ?
"Rendons ce code plus exigeant par rapport aux marchands de sommeil. Les locataires sont doublement pénalisés, parce que mal logés, puis expulsés." Et donc souvent à la rue. L'Onhu suggère de s'inspirer du code flamand. Depuis le 1er septembre, celui-là oblige le proprio à payer 80 % du loyer pendant un an, de même que les frais du déménagement.
Dans le même temps, le groupe entendait mettre la pression sur Saint-Josse. Le maïeur local, Jean Demannez, a signé l'arrêté d'insalubrité le 22 juin 2007. "Se calquer sur le code flamand n'est pas une bonne idée, puisque nous disposons d'un fonds du logement, alimenté par les amendes infligées aux propriétaires ne remettant pas leur bien en état", rectifie Françoise Dupuis. Échevin tenoodois du Patrimoine locatif, Ahmed Medhoune (PS) rappelle que l'arrêté du bourgmestre a pour effet d'octroyer des compensations régionales aux locataires.
Et qu'en dépit d'une obligation de moyens et d'un courrier aux HBM (habitations à bon marché), Saint-Josse compte 300 logements. "Pour 750 demandes..."
Guy Bernard
"La demande en logements est terrible !", convient l'échevin tennoodois du Patrimoine locatif. "Nous devrons songer à des logements de transit..." (vanzeveren)