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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
19 novembre 2009

Un camp de réfugiés au cœur de l’Europe

http://www.metrotime.be/digipaperArticlefr.html?storyId=27098136

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BRUXELLES Les tentes ont envahi le parc Gaucheret en plein Schaerbeek hier à l’aube. Cinq ONG ont mis en place un véritable camp pour héberger une cinquantaine de demandeurs d’asile laissés à la rue par les autorités. Leur message est simple: la crise humanitaire du manque de place en centre d’accueil ne peut plus durer.

Bruxelles s’est réveillée ce matin avec un véritable camp de réfugiés dans l’un de ses parcs. Cinq ONG (Médecins du Monde, MSF, le CIRé, Caritas et Vluchtelingenrechten) ont combiné leurs efforts pour mettre en place une opération coup-de-poing afin de dénoncer la crise de l’hébergement des demandeurs d’asile qui perdure dans le pays depuis plusieurs mois.

Très tôt ce matin, à une heure où la ville sort petit à petit de son sommeil, des dizaines de volontaires de ces ONG se sont activées pour apporter leur réponse concrète à cette véritable crise humanitaire qui laisse apparemment le monde politique indifférent depuis trop longtemps. On compte désormais près d’un millier de candidats réfugiés à la rue par manque de place dans les structures d’accueil. «La Belgique est pourtant dans l’obligation légale de les accueillir dignement», souligne Mamadou Ndao, responsable du service accueil des réfugiés au sein du CIRé. Depuis des mois, la Belgique ne respecte effectivement pas les conventions internationales qui obligent les Etats à venir en aide aux milliers de personnes qui fuient les persécutions dans leur pays pour nous demander l’asile.

Après une brève explication avec les forces de l’ordre surprises de voir une telle opération au cœur de la capitale de l’Europe, le montage d’une quinzaine de tentes a pu commencer dans un climat insolite pour des ONG plutôt habituées à réaliser ce genre de structure à Goma ou au Tchad et pas au milieu du Parc Gaucheret, à deux pas de la Gare du Nord et de l’Office des étrangers. Sur place, les équipes se sont mises en œuvre rapidement, dès l’arrivée du camion affrété par MSF. Le boulot s’est réparti dans une ambiance bon enfant et la fraîcheur matinale n’a jamais entamé l’enthousiasme des troupes. Ça porte des poteaux et des toiles, ça grouille dans tous les sens et surtout ça communique beaucoup, notamment en anglais. «On voit à l’œuvre les équipes de MSF qui travaillent dans les zones de conflits ou celles de MdM et de Caritas qui accompagnent les personnes en état de pauvreté chez nous. L’équipe est donc assez internationale», explique Koen Baetens, porte-parole de MSF.

PRIORITE AUX PLUS VULNERABLES

Si l’opération est avant tout symbolique, elle apportera aussi un soutien concret à une cinquantaine de demandeurs d’asile laissés à la rue. «Les cinq ONG sont très complémentaires. Elles prennent les demandeurs d’asile en charge sur base de leurs compétences, le CIRé s’occupe des aspects sociaux et juridiques, Caritas s’occupe de l’alimentation et de l’intendance, MdM assurera par contre le volet médical», explique Pierre Verbeeren, le directeur général de Médecin du Monde. Les occupants du camp ne devraient pouvoir occuper les lieux que durant la nuit et seront pris en charge sur base de critères précis. «Nous allons choisir les personnes les plus vulnérables», explique Malou Gay, directrice générale adjointe du CIRé. «Une priorité sera notamment accordée aux femmes enceintes, aux femmes seules ou aux familles avec enfants, mais nous ne pouvons nous substituer aux autorités.»

Le confort sous les tentes reste néanmoins rudimentaire. «Même si c’est déjà mieux que la rue», reconnaissent les ONG. Pour cette raison, le camp se veut une action temporaire. Combien de temps restera-t-il ouvert ? «Cela dépend des autorités fédérales. Le gouvernement a la possibilité de mettre en place des structures d’hébergement immédiates. Il doit le faire», souligne Pierre Verbeeren de MdM. Après des mois de tergiversations et alors que les ministres se sont renvoyés la balle continuellement, les ONG espèrent marquer les esprits aussi en dehors du pays. «La date n’est pas anodine», admet Koen Baetens. «On lance cette opération juste avant un important sommet européen, quand tous les regards sont encore orientés vers notre Premier ministre. Nous voulons lui rappeler qu’il y a une crise aiguë dans son propre pays.»

Francesco Randisi

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