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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
9 juin 2010

Les sans-logis du Gesu cherchent où crécher

http://archives.lesoir.be/logement-la-convention-prend-fin-en-septembre-les_t-20100609-00XYP2.html

LeSoir20100609Gesu

Fin annoncée d’une occupation mouvementée : le couvent de Gesu (rue Royale, à Saint-Josse) ne sera pas la demeure éternelle des sans-logis. Le 30 septembre, au terme de leur convention d’occupation, ils vont connaître une nouvelle errance qui devrait les mener à Forest. La galère se poursuit. Beaucoup d’entre eux partent avec regret : leur passage ten-noodois, malgré des débuts crispés, s’est bien déroulé.

Nomades et sans-logis, les 120 membres du « Collectif Solidarité » (dont une cinquantaine d’enfants) ont posé leurs maigres baluchons en février dernier dans le couvent de l’église de Gesu. Ils espéraient tenir un an, au grand dam de la commune et du propriétaire des lieux, le Suisse Pierre Buissens.

L’errance a débuté l’automne 2009, par le départ précipité (sur ordre d’expulsion) de l’immeuble qu’ils occupaient depuis mai à la place Morichar à Saint-Gilles. Aidés par l’Union des locataires marollienne, ils ont échoué quelques semaines rue Belliard, dans un immeuble de bureaux inadapté. Après quelques semaines, ils ont une nouvelle fois déguerpi pour la rue de Stassart. Là, les choses se sont mieux passées, grâce à l’intervention du secrétaire d’Etat au Logement Christos Doulkeridis (Ecolo) et à une convention d’occupation hélas fort limitée dans le temps (janvier 2010).

Leur arrivée à Gesu a été très controversée : ce couvent fait l’objet d’un projet de réhabilitation et les investisseurs suisses (Rosebud Real Estate) ont obtenu un permis d’urbanisme pour le transformer en un hôtel de luxe flanqué d’une brasserie. Un projet de 80 millions d’euros qui a l’appui de la commune et de son bourgmestre Jean Demannez (PS).

Ce projet a été attaqué en annulation devant le Conseil d’Etat par l’Arau, Inter-Environnement et un voisin lésé qui estimaient que les cellules du couvent étaient du logement à part entière et qu’à ce titre, le permis était illégal. Ils réclamaient une compensation logements dans la zone ou in situ. Toujours est-il que l’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat leur a donné tort et que la dernière plaidoirie (le 25 mai) laisse penser que le Conseil d’Etat confirmera le rapport de son auditeur. L’avis est attendu dans les jours qui viennent.

L’occupation sauvage de l’église de Gesu a parfois été compliquée. Les sans-logis reprochent au mayeur de ne pas leur avoir accordé la possibilité de se domicilier à Saint-Josse. Ce dernier rétorque qu’il est prêt à le faire dès lors que les sans-logis auront signé une convention d’occupation. Celle-ci serait sur le point d’être signée. Elle sera limitée dans le temps (30 septembre).

Pour l’instant, l’occupation se déroule plutôt bien, après des débuts très difficiles avec des artistes qui occupaient le site à l’abandon. Pas de contact avec le quartier certes, mais peu d’ennuis, malgré une solide méfiance mutuelle entre organismes communaux et squatteurs et le fait que d’autres occupants, totalement illégaux, sont signalés sur le site, côté rue Brialmont.

Dès que l’avis du Conseil d’Etat sera connu, les sans-logis seront priés de déguerpir une fois de plus. En octobre, les démolitions rendraient le site impropre à toute occupation. Et l’avenir ? « Nous avons des contacts avec le Foyer forestois » pour l’occupation des “Blocs jaunes”. Il existe un projet de rénovation (2011-2012). Mais d’ici là, nous pourrions nous y installer, avec une convention d’occupation précaire ».

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