Expulsion collective et controversée de Congolais

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VANDEMEULEBROUCKE, MARTINE
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Mardi 6 mars 2012

Immigration

L’information aurait dû rester confidentielle (c’est en tout cas ce qu’espérait l’Office des étrangers) : ce mardi, à 14 h, un avion militaire quittera l’aéroport de Melsbroek avec à bord une vingtaine de Congolais renvoyés dans leur pays. Il s’agit de demandeurs d’asile déboutés ou de personnes en séjour illégal dans notre pays.

Parmi eux, il y aurait plusieurs personnes arrêtées en décembre dernier lors des manifestations à Matonge. A l’époque, des centaines de Congolais avaient manifesté pour protester contre la réélection de Joseph Kabila et pour soutenir son opposant Etienne Tshisekedi.

C’est le cas de ces manifestants qui inquiète certaines associations. Elles estiment que ces expulsés « risquent très gros en étant identifiés comme des opposants à Kabila ».

Comme c’est généralement le cas lors de ce genre d’expulsion, un agent de liaison belge sera présent à l’aéroport pour s’assurer que tout se passe bien. Mais quid après son départ ? Tout récemment, des Congolais renvoyés chez eux par l’Afrique du Sud ont tous été emprisonnés. Bien sûr, la Belgique ne communique pas aux autorités congolaises les éléments évoqués, par exemple, dans la demande d’asile ni les circonstances de l’arrestation des manifestants. Mais un vol militaire affrété par les seules autorités belges (il ne s’agit pas d’un vol européen Frontex) est assez rare et ne passe pas inaperçu sur place, au contraire des expulsions qui se font sur des lignes régulières.

Ces vols dits « sécurisés » coûtent cher à l’Etat. En 2011, un vol de ce type a été utilisé pour renvoyer des demandeurs d’asile vers les Balkans.