La police accusée de violences

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jeudi 08 mars 2012, 09:18

Sécurité. La ligue des droits de l'homme appelle le parquet à poursuivre les ripoux. Le nombre de plaintes qu'elle reçoit serait en hausse. Une manifestation aura lieu jeudi prochain

Niki, l’indigné grecque frappée au visage par un policier le 12 octobre : son agresseur sera cité devant le tribunal ©B

La Ligue des droits de l'homme (LDH) s'inquiète d'un accroissement de plaintes reçues pour violences policières à Bruxelles. Alexis Deswaef, le président de la Ligue lance un « cri d'alarme ». Il invite les parquets à mettre « un terme à l'impunité », reprochant à la magistrature de ne pas faire diligence pour articuler les poursuites. Selon David Morelli (LDH), les plaintes, autrefois cantonnées dans les interventions policières effectuées lors de manifestations, concerneraient de plus en plus des interventions à domicile, lors de perquisitions. Pour illustrer son inquiétude, la Ligue a décidé de soutenir un cas « crédible », celui d'une jeune femme de Schaerbeek, arrêtée par la police locale, violentée, selon elle, au commissariat et bridée ensuite dans sa volonté de déposer plainte contre ses tourmenteurs. Les faits se sont produits dans une maison de la rue Gendebien. Les policiers y avaient été appelés pour un tapage nocturne. Un policier était intervenu une première fois. Une heure plus tard, des policiers étaient de retour. Selon Sarah, la plaignante, ces policiers l'auraient traînée hors de chez elle, emmenée au commissariat. Elle aurait été violentée (comme en attestent des photos exhibées par la plaignante), retenue une nuit au commissariat. Et lorsqu'elle a déposé plainte, affirme-t-elle, elle s'est retrouvée face aux policiers… contre lesquels  

elle souhaitait déposer plainte. Cette version des faits est sujette à caution. De source policière, on invoque des tapages nocturnes répétés dans une maison abritant autrefois un café et désormais dévolue à des fêtes privées et bruyantes. Une rébellion est reprochée à la plaignante. Elle reconnaît avoir eu un contact physique avec l'un des policiers (« Je l'ai touché à la bouche »). 

La police de la zone Nord se refuse à tout commentaire en raison de l'existence d'une enquête judiciaire. Le parquet de Bruxelles se déclare « étonné » des accusations proférées par la LDH. « Nous n'avons pas été informés de leur démarche. Notre porte est toujours ouverte »,déclare Jean-Marc Meilleur, le porte-parole du parquet. 

Une manif jeudi prochain

Sarah se déclare terrorisée par ce qu'elle a vécu : « Je n'ai jamais eu d'ennuis avec la police. Ce que j'ai subi, cela peut arriver à tout le monde », exprime-t-elle. 

L'avocat Olivier Stein cite d'autres cas de violences policières : un automobiliste interpellé auquel 6 points de suture ont dû être appliqués à sa sortie d'un commissariat, un SDF frappé par un policier, une journaliste violentée lors des manifestations de Congolais à la Porte de Namur. La Ligue ne chiffre pas l'inflation de plaintes qu'elle dit recevoir. Son président Alexis Deswaef estime que ces violences sont le fait « d'une minorité de policiers » qui altèrent « la confiance du public ». Jeudi prochain, la Ligue s'associe à une manifestation « contre les violences policières ». M.M.