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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
2 avril 2012

Désormais il faudra travailler le 1er mai, par mesure d'économies

http://www.rtbf.be/info/medias/detail_desormais-il-faudra-travailler-le-1er-mai-par-mesure-d-economies?id=7739978

On le sait, les temps sont durs pour le gouvernement fédéral à la recherche de moyens financiers pour réduire son déficit. Selon le Bureau du Plan, il faudrait même trouver 5 milliards d'euros supplémentaires. Dès lors, si on supprimait un jour férié qui redeviendrait un jour travaillé, cela rapporterait à l'économie nationale pas moins de la moitié de l'effort encore à consentir.

L'exemple vient de France : en 2005, nos voisins, sous gouvernement Raffarin, avaient supprimé le lundi de Pentecôte pour financer l'aide aux personnes âgées et dépendantes avec les cotisations sociales versées ce jour-là.

Chez nous, le gouvernement Di Rupo vient de décider de supprimer le caractère férié du 1er mai. C'était dans l'air depuis que le CD&V Pieter De Crem avait lancé l'idée de copier la France. Simplement, le premier mai, date symbolique s'il en est, a été préféré au lundi de Pentecôte. Il se dit que certaines voix venues de la "Vlaamse Kust" ont pesé dans la balance: le lundi de Pentecôte, c'est l'assurance d'un week-end de trois jours dans les plus belles journées de la fin du printemps, tandis que le 1er mai, qui peut tomber n'importe quel jour, n'offre pas cette garantie.

Le premier mai, il y a beaucoup de gens qui se lèvent tôt

Quoi qu'il en soit, il faudra désormais travailler ce jour-là. Pour le vice-Premier ministre MR Didier Reynders, ce n'est pas vraiment un problème: "C'est un jour, finalement, où tous les responsables politiques et syndicaux devaient travailler; et donc on était de toutes façons présent dans les meetings, dans les manifestations,... Quitte à ce que tout le monde soit en train de travailler pour revendiquer, autant travailler directement dans des bureaux ou des entreprises", juge-t-il. Son alter ego socialiste, Laurette Onkelinx est elle aussi en faveur de la mesure. Pour des raisons budgétaires d'abord: "On sait qu'il fallait encore trouver des milliards, on sait aussi que les régions ne veulent pas participer à l'effort et donc on avait le choix: soit diminuer les salaires, soit revoir les congés. J'ai refusé de diminuer le pouvoir d'achat des travailleurs, mais bon, on a accepté effectivement -et c'est douloureux- que le premier mai soit dorénavant un jour de travail."

Laurette Onkelinx ne s'est toutefois pas rendue aux arguments comptables sans se battre. Comme toujours, c'est un compromis "à la belge" qui s'est dessinné à l'issue de la négociation. "J'ai obtenu en conseil des ministres que l'on puisse avoir congé le matin, notamment pour que tout le monde puisse asssiter aux discours du premier mai" a-t-elle annoncé au sortir de la réunion.

Comme si toutes les années étaient bissextiles

Mais finalement, que peut rapporter une telle mesure ? Cette année, pas de véritable impact sur les finances publiques puisqu'il y a déjà eu un 29 février, donc un jour de plus travaillé. Le gain, "on peut évaluer ça au maintien d'une année bissextile chaque année" avance Didier Reynders, qui n'a pas trop peur de recevoir des réactions négatives. Au contraire, pense-t-il: "J'ai déjà eu quelques réactions positives de gens qui finalement préfèrent plutôt prendre le chemin du travail que de ne pas très bien savoir où ils doivent aller manifester, parce que ça change parfois d'une année à l'autre." Laurette Onkelinx estime quant-à-elle que la mesure pourrait rapporter pas loin de 2,5 milliards, soit la moitié de l'effort que le Gouvernement devra consentir. "On est dans une situation extrêmement difficile, mais bon le premier mai c'est quand même le jour du travail, et donc il y a une justification à celà" s'excuse la socialiste.

Pour les syndicats, il s'agit ni plus ni moins d'une "provocation", comme le dit Philippe Van Muylder, le secrétaire général de la FGTB Bruxelles. "C'est aussi une attaque très réelle sur le salaire des gens puisquie les travailleurs de ce pays vont perdre le bénéfice d'un jour férié payé". Et le reponsable syndical d'annoncer la couleur: il y aura des réactions "à la mesure de la colère que nous éprouvons", lance-t-il.

Et comme le premier mai tombe cette année un mardi, ceux qui s'étaient concocté un agréable week-end prolongé avec le pont du lundi en seront pour leurs frais. Adieu les quatre jours passés à flâner dans la nature ou à taquiner le goujon: le premier mai, il ne sera plus question de partir à la pêche!

T.N. et Fabien Van Eeckhaut

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POL : la fin du 1er mai

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