“Payer le loyer ou manger ?”
http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/article/435361/payer-le-loyer-ou-manger.html
“Je n’ai pas d’emploi stable, donc je n’arrive pas à trouver un logement. Je vis chez une copine.” Audrey, jeune artiste, symbolise bien le problème de ceux qu’on appelle les travailleurs pauvres. Même en bossant il devient de plus en plus difficile de trouver un appartement, même minuscule. Alors quand on n’a pas de travail…
Pour protester contre ces loyers chers, mais aussi contre la lenteur avec laquelle les logements publics et sociaux sont construits, une quinzaine d’organisations concernées par la problématique ont organisé une manifestation samedi, au départ de la place Rouppe. Environ 600 personnes y ont pris part. “Nous soutenons l’action, car il est temps de relancer le débat sur le logement. Rien ne bouge pour l’instant” , déplore José Garcia, du syndicat des locataires.
L’un des objectifs de la manifestation était d’ailleurs de réveiller les pouvoirs publics. “En l’espace de 10 ans (2002-2011), seulement 440 nouveaux logements sociaux ont été réalisés à Bruxelles, tandis que dans le même temps, le nombre de ménages sur les listes d’attente a augmenté de 16.000, pour atteindre aujourd’hui 41.000 ménages” , ont déploré les organisateurs.
Les revendications n’étaient donc pas neuves : encadrer les loyers, taxer les habitations vides et produire massivement des logements publics locatifs (surtout sociaux).
Dans le collimateur des manifestants, on trouvait aussi le montant des charges, toujours plus élevé. “Je rencontre régulièrement des gens qui ont des suppléments de charges de 1000 ou 2000 euros à payer. Ce n’est pas possible” , déplore Faouzia Chiadekh, administratrice au syndicat des locataires du Foyer schaerbeekois.
Après le rassemblement place Rouppe, le cortège s’est mis en route pour un marathon du logement, qui symbolisait le parcours du combattant vécu par les Bruxellois pour se loger. Sur les pancartes, on pouvait lire : “Vos plans, vos règlements, c’est pas des logements” , “Je ne peux pas habiter sur une liste d’attente” , ou encore : “Payer le loyer ou manger ?”
G. D.
© La Dernière Heure 2013