"Ils ont peur de soumettre leur système à la justice"

"Dans les transports publics, la garantie de savoir que personne n'a à savoir où on va est importante", continue le président de la Ligue des droits de l'Homme. "Je vais vous donner un exemple. Un de mes clients avait une carte Mobib et a arraché la puce parce qu'il trouvait que c'était une atteinte à la vie privée et que c'était sa manière de se protéger contre une intrusion. La Stib l'a cité devant le tribunal en demandant une amende. On s'est défendu par écrit en développant les conventions internationales sur la vie privée. La Stib a demandé un délai supplémentaire pour pouvoir répondre à ces arguments. Et puis finalement, la Stib s'est désistée, elle a renoncé à l'instance et a préféré payer une indemnité de procédure qui était 6 fois le montant qu'ils réclamaient à la personne plutôt que de soumettre le système Mobib au contrôle juridictionnel. Ils se sont désistés et ils ont préféré payer. Ils ont peur de soumettre leur système à la justice. Et ce système va être élargi, dans les mois qui viennent et les années qui viennent, aux bus TEC, à la SNCB. Ce sera la même carte pour tous les transports en Belgique. Et toutes ces données, qu'est-ce qu'on en fait?"

Des fuites pas si anodines

En décembre dernier, les fichiers de clients Eurostar se sont retrouvés sur le net. Cela peut sembler anodin mais la vie privée en Belgique est un droit fondamental garanti par la Constitution et la Convention européenne des droits de l'Homme. "On ne parle pas du prix du camembert", insiste Stefan Verschuere, vice-président de la commission de la protection de la vie privée, sur le plateau de Controverse. "On parle de la protection de la vie privée." Contactée par la rédaction de RTL-TVI, la Stib assure avoir découplé les données personnelles des données de voyage. Elle affirme également collaborer avec la commission de la protection de la vie privée qui a d'ailleurs publié une recommandation dès 2010.