25.040 personnes ont été exclues du chômage lors des huit premiers mois de l’année 2015, selon les chiffres du ministère de l’Emploi que Le Soir s’est procuré. «  Malheureusement, ces chiffres confirment toutes les appréhensions des écologistes. Et ce n’est qu’un début  », réagit Jean-Marc Nollet, auteur de la question parlementaire adressée au ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V) sur le sujet.

Ces premières statistiques montrent une réalité sociale qui est aussi très contrastée au sein des Régions. La Flandre ne compte que 17 % des exclusions, contre 66 % en Wallonie et 17 % pour Bruxelles. «  Ce sont surtout des citoyens du sud du pays qui sont concernés. Ce n’est pas pour rien que la N-VA a demandé à amplifier les mesures prises par le gouvernement Di Rupo. »

Plus de 51 % des chômeurs sanctionnés viennent des seules provinces de Liège et du Hainaut, et sont essentiellement concentrés dans les plus grandes villes (Mons, Charleroi, Liège, Verviers…). Pourquoi ces disparités ? «  Il y a un manque de formation et surtout d’emploi. Ce sont des réalités qui sont davantage marquées qu’au nord du pays. Les mesures d’exclusions qui ont été prises ne font que renforcer les difficultés pour les personnes peu qualifiées à trouver un emploi  », affirme le député Ecolo, qui ajoute : «  Les femmes sont particulièrement visées par cesmesures. »

Parmi les personnes exclues du chômage, 61 % sont en effet des femmes. Une situation qui s’explique par le fait qu’elles sont davantage sous contrat à temps partiel et totalisent donc plus difficilement les périodes de travail minimales pour bénéficier des allocations de chômage.

Deux solutions

«  Que sont devenues les personnes exclues du chômage ?  », s’interroge encore Jean-Marc Nollet. «  Kris Peeters est bien en peine de dire. Vont-elles au CPAS, ou font-elles appel à la solidarité de leurs familles et amis  ? »

Pour sortir de ce « cercle vicieux » d’exclusion, le député fédéral appelle à généralisation du Plan Tandem (la sortie progressive des plus de 60 ans et l’entrée des plus de 25 ans dans le marché du travail) et à une réduction des cotisations sociales sur les bas salaires.