Namur-Luxembourg Tout s’est passé sans haine, sans racisme, sans violence

Mardi, Ludwig Simon, le leader des SDF namurois, avait pu obtenir un rabiot de 48 h de la SA BESIX, propriétaire des locaux squattés. C’est donc ce jeudi que les occupants du squat Léopold devaient avoir vidé les lieux (une série d’ex-magasins portant les numéros de 7 à 18).

Ludwig avait donné sa parole que tout se passerait bien. "Mais , a-t-il confié, nous sommes arrivés chacun avec un sac et nous devons repartir avec des tables, des chaises, des frigos, un congélateur, des vêtements…"

Ludwig aurait aimé pouvoir disposer d’une aide de la Ville pour stocker les dons reçus dans la consigne située derrière la gare, en attendant de trouver mieux ! Hélas, rien ne semblait avoir été prévu à cet effet. Entre-temps, nous avons appris que la police n’avait reçu aucun ordre pour évacuer le squat par la force, au grand soulagement des occupants, parmi lesquels se trouvaient des personnes en grande détresse psychologique.

"Moi-même, je suis au bord du burn-out et de l’épuisement. J’aimerais tant pouvoir souffler quelques heures mais je ne peux pas me permettre du relâchement pour l’instant !", nous a confié un Ludwig prêt à éclater en sanglots ! Et de continuer : " J’ai montré que quelque chose de bien était possible. Notre présence a permis le retour dans le square de mamans avec leurs enfants. Ben oui : les drogués et les dealers n’étaient plus là ! Le voisinage a approuvé notre démarche : il est venu spontanément nous apporter à manger."

Les projets de Ludwig et de son groupe sont simples : gérer en bon père de famille une maison où ils pourraient lancer un projet pédagogique qui compte beaucoup, à savoir ramener sur le " droit chemin" les jeunes qui sont à la rue en leur demandant de devenir responsables et abstinents en alcool et en drogues !

Jeudi après-midi, nous apprenions que l’huissier chargé de constater le départ des SDF était passé vers 13 h 30. Il a pu se rendre compte que le départ du square Léopold était bien entamé. Les ex-squatters devaient passer la nuit à l’Abri de Nuit !

R.Tom