Des associations demandent que la Région le rachète afin d'en faire des logement sociaux.

Cinq ans après l'expulsion du squat du Gesù à Saint-Josse-ten-Noode, des associations de droit au logement dénoncent mercredi l'absurdité de cette décision puisque le bâtiment est toujours vacant. Elles demandent que la Région le rachète afin d'en faire des logement sociaux. L'ancien couvent du Gesù, situé rue Traversière, abritait 220 personnes, dont 96 enfants, qui l'occupaient depuis plus de 3 ans en vertu d'une convention d'occupation précaire. Elles en ont été expulsées le 4 novembre 2013 et une partie d'entre elles avait été relogée temporairement à l'époque. Le bâtiment, qui devait être transformé en hôtel, est actuellement toujours vide.

"Le coût humain et économique de cette expulsion a été considérable. Un réseau de solidarité a été démantelé, les occupants, dont le seul crime était d'être pauvres et, certains, sans-papiers, ont été traumatisés. 250 policiers ont été mobilisés pour cette action et une centaine de personnes ont dû être prises en charge par le Samusocial, se souvient Emmanuelle Rabouin, coordinatrice de l' ASBL Union des Locataires Marollienne.

"Tout cela pour rien puisque le Gesù est toujours vide. N'aurait-il pas été plus économique d'investir dans des travaux de sécurisation du bâtiment plutôt que de procéder à cette expulsion aussi absurde qu'inhumaine ?", s'interroge-t-elle, demandant que le Gesù soit racheté par la Région afin d'en faire des logements sociaux.

Les associations de droit au logement demandent également qu'aucune occupation précaire ne puisse être mise à mal tant qu'un projet immobilier n'est pas sur le point d'être mis en oeuvre et sans que des possibilités de relogement aient été dégagées pour tous les occupants.

Elles dénoncent aussi la loi anti-squat de 2017 qui, selon elles, criminalise les plus démunis. Elles en demandent son retrait.

Le développement de logements d'urgence et sociaux par les autorités publiques ainsi que l'accès à des revenus minimum garantis pour toute personne résidant sur le sol belge comptent également parmi leurs revendications.