Bruxelles: un collectif de sans-abri dénonce l’inefficacité de la loi Onkelinx sur la réquisition d’immeubles abandonnés (vidéo)
A l’appel du Front commun SDF, une petite trentaine de personnes se sont rassemblées mardi à 11h, devant l’entrée du couvent Gésù, rue Traversière à Saint-Josse-ten-Noode, pour enterrer la loi Onkelinx. Celle-ci donne la possibilité aux communes de réquisitionner des immeubles abandonnés en vue de mettre un terme au vagabondage.
Avec des affiches en main portant des messages du type « Elle est restée lettre morte », les participants à l’action se sont regroupés autour d’un cercueil en papier auquel ils ont bouté le feu pour l’incinérer. « Elle aura bien vécu : 25 ans ! », a lancé un des sans-abri présents pour marquer le quart de siècle d’existence de cette loi votée en décembre 1993. « C’est illogique et inhumain », commente un autre. « Il y a des maisons qui s’abîment. Personne ne les habite. Il y a peut-être des gens à qui elles appartiennent, mais je ne comprends pas pourquoi ils n’en font rien ».
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Jean Peeters, secrétaire du Front commun SDF qui procédait à la cérémonie en tenue de prêtre, a expliqué que la complexité de la loi l’avait rendue pratiquement inapplicable et que les ordonnances qui ont suivi en ce même sens n’ont pas réussi à simplifier les procédures. Il promeut dès lors l’interpellation citoyenne : « C’est le seul moyen qui existe encore. Puisque les lois ne sont pas appliquées, les citoyens doivent intervenir eux-mêmes auprès des bourgmestres. (…) L’expérience a montré que l’application est possible dans les trois régions, mais il faut une volonté politique terrible et les politiques n’agiront que s’ils sont poussés par les citoyens ».