Les sans-abri donnent de la voix

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Des sans-abri ont manifesté hier devant l'hôtel de ville de Charleroi. Le manque de logements accessibles est au coeur des revendications. Jean-Jacques Viseur et Bernard Dallons les ont reçus dans l'après-midi.

Quelques dizaines de sans-abri se sont rassemblés lundi après-midi devant l'hôtel de ville de Charleroi afin de mettre en avant le manque de logements accessibles aux sans domicile fixe (SDF), manque encore accru par la fermeture de l'abri de nuit voisin, de Châtelet. La menace a été brandie par Denis Uvier, éducateur et responsable de l'ASBL "Solidarités nouvelles" : sans solution pour les SDF à Charleroi, il a le projet d'installer des tentes pour les sans-abri, face à l'hôtel de ville. Il s'agissait, lundi après-midi, de faire la preuve d'une mobilisation possible.

Pour le responsable de "Solidarités nouvelles", le problème de l'arrivée à Charleroi de SDF venus d'autres villes est un faux problème, le manque de lits disponibles étant déjà une réalité pour les seuls SDF carolorégiens.

Le bourgmestre Jean-Jacques Viseur (CDH) a reçu les SDF qui attendaient devant l'hôtel de ville, et Denis Uvier a répété les problèmes auxquels sont confrontés les sans-abri. La fermeture, au 31 mars, de l'abri de nuit de Châtelet signifie la perte de dix lits qui y étaient disponibles jusqu'à cette date, qui est aussi celle de la fin du dispositif mis en place pour l'hiver.

"Pas la plus riche"

L'abri de nuit "Ulysse", à Charleroi, manque de places disponibles, mais il est apparu, indique le maïeur, que certaines places étaient occupées en premier lieu par des sans-papiers, ce qui impose à Charleroi des charges supplémentaires, alors qu'elle n'est "certainement pas la ville la plus riche de Wallonie" . Il a également insisté sur la nécessité, pour les autorités, de faire preuve de fermeté face aux marchands de sommeil. "Des arrêtés de fermeture ont été pris à propos de certains bâtiments où des SDF étaient abrités dans des conditions indignes, et nous ne pouvons le tolérer" , a indiqué le maïeur.

De son côté, le président du CPAS, Bernard Dallons (PS), a cité les chiffres qui prouvent, selon lui, qu'il n'y a pas de débordement de fréquentation, une fréquentation qui chute chaque année dès avril. Il a aussi rappelé que des accords étaient passés avec certains hôtels pour permettre d'y répondre en cas d'urgence. A plus long terme, un projet de complexe pluridisciplinaire existe, mais il n'est pas envisageable de le concrétiser avant l'hiver 2009-2010.

Avant cette entrevue avec le bourgmestre, Denis Uvier a indiqué qu'il envisageait, dès ce soir, une action sur le terrain si des solutions concrètes ne sont pas apportées. Dans un premier temps, ils se réuniront devant l'abri de nuit "Ulysse", situé en face du palais de justice. Il est prévu d'installer des tentes sur le trottoir d'en face. Par la suite, ces tentes pourraient être installées "un peu partout en ville, rue Neuve, rue de la Montagne ou dans le parc Reine Astrid".

L'an dernier, à la même époque, "Solidarités nouvelles" avait pris l'initiative de planter des tentes pour les SDF sur un plateau d'un terril de Dampremy. Et ce, quelques mois après avoir posé une fois encore des tentes, le long du chemin de halage de la Sambre et face à la gare de Charleroi-Sud. (Belga)