Vers une « gentrification » des quartiers centraux
Nouveau bulletin des « Brussels Studies », la revue scientifique électronique pour les recherches sur Bruxelles. Alice Romainville, assistante au département Géographie de l'ULB, se penche sur la politique régionale en matière d'acquisition de logement. Son constat ? Les aides qui s'adressent aux revenus moyens sont surtout utilisées dans le centre et le long du canal, tandis que les mesures tournées vers les ménages les plus pauvres provoquent des migrations vers l'ouest de la Région.
La Région produit du logement via la SDRB (logement moyen) et la SLRB (logement social). Elle agit aussi par les aides à l'acquisition (primes, déductions fiscales, prêts hypothécaires). De ces outils, c'est le Fonds du Logement qui semble le plus actif (700 prêts par an). Il s'adresse à la frange de population aux revenus les plus faibles.
Cette politique régionale a permis à bien des ménages d'améliorer leur situation, note l'étude, mais elle a entraîné la gentrification et des hausses des loyers dans les quartiers centraux. L'étude stigmatise la mixité sociale tant vantée par les politiques (beaucoup moins par les scientifiques) qui veut qu'un quartier se redresse au contact d'une population plus riche alors qu'elle enclenche souvent un processus d'exclusion des plus pauvres. On regrettera que les chiffres de l'étude s'arrêtent à 2007, date à partir de laquelle la politique volontariste régionale a commencé à porter ses fruits.