Gesu sur le chemin de l’hôtel
Saint-Josse Le propriétaire suisse fait une proposition au Collectif Solidarité
Les lieux en question offrent un petit millier de m2 qu’ont pu visiter les représentants du Collectif. Qui devaient encore prendre position lors d’une assemblée générale. Mais, selon les premiers échos, les lieux seraient bien plus propices à ceux utilisés actuellement. « C’est plutôt bien parti, se réjouit l’abbé Vanderbiest qui accompagne les occupants. Leurs deux représentants se sont dits favorables au déménagement, la balle est désormais dans le camp de l’assemblée mais je ne doute pas de sa décision », poursuit notre interlocuteur résolument optimiste. « Le bâtiment compte la superficie nécessaire pour abriter une centaine de personnes et il est beaucoup plus confortable que le couvent où l’on crève de froid et où il n’y a ni chauffage ni eau ni électricité ». C’est que parmi les sans-logis du Gesu, on compte une trentaine d’enfants. « Dont un petit né il y a trois jours à peine », sourit l’abbé.
« Il y a effectivement une installation de chauffage susceptible d’être remise en état », reprend Jean Demannez. « Le lieu est isolé du couvent et de son jardin où des fouilles archéologiques entraînent des risques de chutes pour les plus petits. Une fois le bail d’occupation précaire signé, le propriétaire se propose également d’installer, à ses frais, une batterie de toilettes dans la cour attenante à la chapelle ».
Au nom de l’Arau (l’Atelier de recherche et d’action urbaine), Marc Frère souhaite scinder les deux dossiers. Le volet social, d’un côté. « Avec l’urgence de trouver une solution plus adéquate pour les sans-logis ». Et le volet juridique, de l’autre. Pour lequel un recours a été introduit devant le Conseil d’Etat (lire ci-contre) pour des problèmes urbanistiques. « Mais, annonce le président de l’Arau, nous ne fermons pas la porte à une négociation avec le promoteur ».
Et c’est exactement ce qui est sur la table aujourd’hui, à en croire le bourgmestre de Saint-Josse qui craignait que l’occupation à long terme du couvent ne renforce la thèse de l’Arau et d’Inter-Environnement concernant la fonction logement du site. « Dès lors qu’une solution est trouvée pour les occupants du Gesu, il n’y a pas de raison de ne pas pouvoir relancer le projet d’hôtel sur le site. Quant aux logements demandés par les associations, le propriétaire pourrait faire une proposition alternative dans les semaines qui viennent afin qu’elles retirent leur recours devant le Conseil d’Etat ».
Pour en finir une fois pour toutes avec un dossier urbanistique à rebondissements ? « Qui a aussi une réelle portée socio-économique : il générerait pas moins de 150 emplois pour des jeunes de la commune. »
La reconversion de l’église de Gesu et de son îlot d’un hectare lové entre les rues Royale, Brialmont de la Comète et Traversière est étudiée depuis le début des années 90.
Après avoir rêvé d’un ensemble architectural de style néoclassique inspiré des Invalides à Paris, la commune soutient le projet d’investisseurs suisses (Rosebud Real Estate) d’ériger un hôtel de luxe flanqué d’une brasserie.
Le projet suisse a été attaqué en annulation devant le Conseil d’Etat. L’Arau et Inter-Environnement, estimant que les cellules du couvent sont du logement, exigent des compensations.