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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
9 décembre 2010

Loyers trop chers!

http://www.telemoustique.be/tm/magazine/12299/loyers-trop-chers.html

Face à la flambée des prix de l'immobilier, ils ne caressent plus l'espoir d'acheter leur logement. Un choix forcé, qui condamne le plus souvent les locataires à la galère.

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Le Belge a une brique... Air connu. Et confirmé par les statistiques: 70 % de nos compatriotes sont propriétaires. La proportion est même encore plus élevée en Wallonie, tandis qu'à Bruxelles, presque un ménage sur deux possède son propre logement. Restent les autres, les locataires. Les jeunes, par exemple, qui n'ont pas encore acheté mais y passeront sans doute un jour (dans la capitale, 50 % des locataires ont moins de 36 ans). Ou encore ceux que la propriété n'a jamais vraiment tentés. Mais aussi cette frange de la population, pas nécessairement défavorisée mais au budget toujours un peu chiche, qui ne possédera sans doute jamais son propre toit. Pas qu'elle n'y songe pas. C'est que, déjà, pour le loyer et les charges, c'est tout juste. Alors, un prêt à la banque, vous pensez bien.

A l'acquisition, le prix des logements est devenu le plus souvent prohibitif. A Bruxelles, de loin la ville la plus chère du pays, les loyers ont augmenté de 25 % depuis 1998. Durant une période équivalente, de 2000 à 2007, les appartements ont vu leur valeur augmenter de 171 %; celle des maisons a quasiment doublé. D'après une étude toute récente de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le prix des habitations belges serait d'ailleurs le plus surévalué au monde. Le goût immodéré du Belge pour la brique y est certainement pour quelque chose. Mais peut-être faut-il y voir aussi une responsabilité des pouvoirs publics. Ceux-ci, ces dernières années, ont beaucoup misé sur l'accès du plus grand nombre à la propriété. Avec raison, puisque c'est un facteur de stabilité, voire de mixité, dans les quartiers, mais aussi la meilleure assurance pension pour ceux qui ont la chance d'avoir un logement.

Mais cette médaille à son revers. Alors que nos voisins immédiats, en France ou aux Pays-Bas, accordent des allocations loyers, agissent sur les prix ou investissent massivement dans le logement social, les locataires belges semblent avoir étés perdus de vue. Du fait de l'inflation des propriétaires belges, par exemple, le loyer n'intervient plus ainsi qu'à concurrence de 6 % dans l'indice des prix à la consommation, dont le rôle est central dans la fixation des salaires et des allocations sociales. Moralité, en forme de paradoxe: les loyers belges restent modestes comparés à ceux pratiqués dans d'autres pays européens (ils sont d'ailleurs en relative stagnation en 2010). Pourtant, ils deviennent quasiment impayables pour une part croissante de la population.

Bouts de ficelle
Combien sont-ils, ces éternels locataires malgré eux? Difficile à estimer faute de chiffres complets sur le sujet. On les trouve, par exemple, sur les listes d'attente pour un logement social. En Wallonie, ils seraient près de 50.000 (familles). A Bruxelles, 36.000, pour une durée d'attente de 5 à 6 ans en moyenne. Grosso modo, pour un occupant de logement social en Belgique francophone, un autre attend désespérément d'en trouver un. Faute de mieux, les moins chanceux doivent donc trouver dans le privé, aux conditions du marché.

Or, celles-ci sont de plus en plus dures. Et on ne parle pas ici uniquement des prix. Outre la pénurie de logement publics, outre l'inadéquation entre les revenus des ménages et les prix éxigés par les propriétaires privés, le marché locatif belge se caractérise aussi par sa relative mauvaise qualité (voir pages suivantes). La faute, notamment, d'après les interlocuteurs d'associations ouvrant pour un logement accessible que nous avons rencontrés, à un système fiscal aujourd'hui obsolète. Basé sur le fameux revenu cadastral (calculé d'après la situation prévalant en. 1975), celui-ci serait non seulement inéquitable, puisqu'il ne taxe pas les revenus locatifs réels, mais dissuaderait de surcroît les propriétaires de rénover leurs biens. Face à ces logements trop rares, trop chers et souvent surévalués eu égard à leur piètre état, les locataires belges ont-ils été relégués dans l'angle mort des politiques sociales bruxelloises et wallonnes? Ou pour le dire comme un de nos interlocuteurs, "les locataires auront d'autant plus de mal à joindre les deux bouts si on ne leur donne pas un peu de ficelle".

Jean-Laurent Van Lint

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TéléMoustique n°4428 du 08/12/2010

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