« Yes we camp ! » version bruxelloise

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OPHELIE DELAROUZEE
mardi 31 mai 2011, 09:18

Le mouvement populaire né en Espagne le 15 mai dernier arrive en Belgique. Liège, Gand et Bruxelles commencent à s'organiser pour relayer une envie de changement commune. La mobilisation semble encore relative face à certains pays plus fragilisés comme la Grèce.

Les jeunes ont planté leurs tentes sur le Carré de Moscou à Saint Gilles, en attendant d’être rejoints par une population de tous âges PIERRE-YVES THIENPONT

Depuis samedi matin, un campement d'insurgés s'est installé à Bruxelles, au Carré de Moscou à Saint-Gilles. La mouvance contestataire espagnole tient bon et commence déjà à se répandre par contagion à d'autres pays. La Belgique a suivi le mouvement.

Vendredi 20 mai, une manifestation était partie de l'ambassade d'Espagne à Bruxelles. Des assemblées ont suivi et ont décidé de planter les tentes au Carré de Moscou ce week-end. À Liège, c'est la place Saint Lambert qui a accueilli les campeurs ce vendredi et une organisation similaire est en train de naître à Gand.

« Il y a un vent général qui souffle avec plein de différences (en Islande plus en douceur, en Afrique du Nord…), constate un manifestant. C'est un climat de changement. Nous sommes des individus qui s'associent librement avec comme principe l'autogestion horizontale. Des gens qui ne sont pas satisfaits – c'est un euphémisme – et qui veulent un changement. Là, on fait de la politique sans politicien, sans syndicat, sans chef. La journée, on débat dans tous les sens et le soir aux assemblées, on trie nos idées. »

Ces indignés du système ne veulent pas ramener leur message à la voix d'un individu avec ses propres convictions, ni s'accaparer une idéologie particulière, mais bien réfléchir ensemble à partir d'un collectif apolitique.

Pas de manifeste pour l'instant mais un premier communiqué qui indique que « la démocratie est confisquée par des gouvernants qui ne nous représentent pas, et qui nous imposent des conditions d'existence de plus en plus précaires. » Ils sont donc là « pour réfléchir et expérimenter d'autres formes d'organisations collectives. »

Des personnes de tous horizons passent : des Grecs, des Tunisiens… Pour une Espagnole qui manifestait ce 15 mai en Espagne : « C'est un mouvement populaire qui a envie d'être mondial mais qui doit d'abord se développer dans tous les pays. » Un des Italiens présents poursuit la même vision : « On est face à une crise économique, politique et écologique. Le peuple a perdu son pouvoir. Dans chaque pays, il faut se mobiliser. »

Divers membres d'associations étaient aussi présents. Kim du Comité de défense des usagers du CPAS est venu car il estime que, « même si la situation n'est pas aussi désespérée qu'en Espagne, il y a une dégradation sociale et économique en Belgique, y compris chez les classes moyennes et les jeunes. » Il pense que « la démocratie représentative ne fonctionne pas car au-dessus il y a les marchés, le capitalisme… Il faudrait se réapproprier une démocratie participative par le peuple. »

Un message commun des indignés s'est élevé : « Maintenant, fermez le journal et venez nous rejoindre ! »