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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
9 juin 2011

Les expatriés espagnols veulent secouer l’UE

http://www.metrotime.be/digipaperfr.html?pag=4&kdate

BRUXELLES Nombre de jeunes Espagnols se sont exilés dans d’autres pays de l’UE depuis le début de la crise économique. «Indignés» par le chômage qui les frappe, ils exportent leur colère dans les grandes villes européennes.

Depuis le 15 mai dernier, l’Espagne est en ébullition. Tout est parti d’une manifestation convoquée dans le centre de Madrid. Des milliers de personnes y ont crié leur ras-le-bol de n’avoir aucune perspective d’avenir. Il faut dire qu’avec 21% de chômage, c’est le pays et le plus touché par la crise économique. Chez les jeunes, y compris les plus qualifiés, ce chiffre dépasse même les 40%. Las d’attendre une amélioration qui ne semble pas vouloir se montrer, ils sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays. Le registre des Espagnols de l’étranger a enregistré 240.000 nouvelles inscriptions depuis 2008. Selon ces chiffres, qui ne comptabilisent qu’une partie des départs (ceux qui officialisent leur situation), plus de 1,4?million d’Espagnols vivraient désormais dans un autre pays.

A Bruxelles, la tendance ne se dément pas. Souvent, ce sont des étudiants Erasmus ou des stagiaires des institutions européennes qui décident de tenter leur chance ici à l’issue de leur séjour. «En rentrant, je n’aurais pas trouvé de travail. Cela voulait dire retourner vivre chez mes parents, sans argent», témoigne Jorge, qui cumule plusieurs petits boulots. Garde d’enfants, cours de langues… tout est bon pour lui permettre de payer son loyer et rester ici.

Cette génération, qualifiée de «génération perdue» par le FMI, est désormais au cœur du mouvement des «indignés». Et un peu partout en Europe, le mouvement lancé Plaza del Sol à Madrid commence à faire des émules. Sans étiquette ni mot d’ordre, ils s’accordent pour désigner les pouvoirs financiers comme responsables de leurs situations. Les partis politiques, accusés de ne pas avoir su leur résister, ne sont pas épargnés. A Bruxelles comme ailleurs, ils se disent prêts à protester aussi longtemps qu’il le faudra. «Nous sommes sans toit, sans travail, et sans peur», se plaisent-ils à rappeler à cette classe politique qu’ils accusent de ne pas les représenter.

Le mouvement a montré sa capacité à mobiliser. Mais il lui faudra désormais transformer l’essai. Toute la question est de savoir si l’apolitisme revendiqué par les Indignés permettra de proposer une alternative aux modèles du passé. Dans les assemblées générales qui se tiennent ici et là à travers l’Europe, on en débat tous les soirs.

Camille Goret

«Reprendre le contrôle de nos vies»

En Belgique aussi, ce sont les expat’s espagnols qui ont lancé le mouvement. Mais ils ont vite laissé la place à des «indignés» locaux, de tous âges et de plusieurs nationalités. Leurs indignations sont diverses, mais ils en veulent particulièrement «au monde de la finance», «aux grandes entreprises qui paient des impôts ridicules, comme Electrabel». Pêle-mêle, ces pouvoirs financiers sont accusés de pousser à la privatisation des services publics (eau, éducation, énergie), à la vie chère, à une alimentation de mauvaise qualité… Malgré quelques divergences de point de vue, tous les indignés s’accordent contre «la classe politique actuelle, qui n’écoute plus la voix du peuple». «On vote une fois de temps en temps, mais une fois que c’est fait, les politiques deviennent maîtres de leurs mandats et ne tiennent plus compte de nos aspirations», dénonce Massimiliano, un étudiant de l’ULB. «On doit s’organiser pour reprendre le contrôle de nos vies», plaide-t-il.

Nombreux campements en Europe

Dur, de comptabiliser avec exactitude le nombre de campements d’Indignés en Europe. Ils sont de tailles variables, et peuvent s’installer ou se démonter en quelques heures. Le campement de Madrid, qui avait lancé le mouvement, sera démonté dimanche, suite à une décision prise en assemblée générale. Après des semaines de mobilisation, les militants sont à la recherche d’un nouveau souffle. On a vu des campements dans toutes les grandes villes d’Espagne, à Athènes, à Paris… En Belgique, des campements se sont installés à Saint-Gilles, place Flagey, à Liège (même si les occupants craignent de s’en faire expulser aujourd’hui par la police), ou encore à Gand.

«Il est temps de reprendre le contrôle de nos vies. Nos dirigeants nous ont trahis, avec cette dette publique qui nous rend dépendant des grandes banques» - Raphael, étudiant

«Nous devons créer un modèle de vivre ensemble qui ne repose pas sur la consommation. On le fait ici, à l’échelle locale» - Hadrien, étudiant

«Il est indispensable de mieux contrôler le monde de la finance. A l’heure actuelle, des millionnaires nous demandent de contrôler les salaires… C’est incroyable!» - Kim, responsable associatif

«Il y en a ras le bol de cette société où certains ne peuvent même pas satisfaire leurs besoins de base, comme l’alimentation» - Raoul, sociologue

«On ne veut pas de gouvernement. On veut gouverner» - Une banderole à l’entrée du campement de St-Gilles

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