Les Roms quittent AB3

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Ils seront relogés pour deux mois et dans de meilleures conditions rue de la Concorde

IXELLES On attendait que les choses bougent depuis quatre mois déjà. Les familles Roms qui vivaient dans des conditions très difficiles dans l’espace Polygone (anciens bâtiments de la chaîne de télévision AB3), à Ixelles, ont été transférées hier vers un bâtiment de la Régie fédérale situé sur la même commune, au 60 rue de la Concorde. “Ils pourront y rester deux mois” , a précisé le bourgmestre d’Ixelles, Willy Decourty (PS), qui a fait réquisitionner le bâtiment.

Quant aux autres occupants du Polygone (environ 200 personnes), ils devront quitter les lieux pour le 31 octobre prochain. “Pour eux, il y a aussi des solutions, mais elles ne sont pas de la compétence de la commune” , a regretté Willy Decourty.

Ce nouvel endroit mis à disposition des familles Roms, parmi lesquelles se trouvent 43 enfants, est un bâtiment sans douche mais où chaque famille dispose de sa chambre, du chauffage, de l’eau et de l’électricité. “Les douches se feront à l’athénée Charles Jansens” , a expliqué le bourgmestre. “On ne peut pas nous reprocher de regarder la situation les bras croisés. Ça ne pouvait pas continuer comme ça ! Le Polygone était devenu une pétaudière. Et puis, la pression des riverains était devenue énorme”, a justifié Willy Decourty. En effet, les nuisances engendrées par ce squat étaient nombreuses : détritus, barbecue sur les toits, beuveries… Le tout en présence d’enfants.

Le propriétaire des lieux, une société immobilière, avait de son côté saisi le juge de paix pour faire évacuer les squatteurs d’ici la fin du mois. Mais le bourgmestre soupçonne cette société d’instrumentaliser la situation pour faire pression sur la commune, qui lui a refusé un permis d’urbanisme.

Du côté des associations, et notamment à la Fondation des Petits Samouraïs, on regrette vivement la décision unilatérale de la commune d’Ixelles. “Nous avions une autre solution pour ces familles”, indique la présidente des Petits Samouraïs.

N. G.
© La Dernière Heure 2011