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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
9 novembre 2011

Occupants de la place Fernand Cocq: aperçu de la situation et besoin de soutien

Madame, Monsieur,

C’est au nom des occupants de la place Fernand Cocq et en tant que membre du comité de soutien qui s’est formé autour de ceux-ci que je  vous écris.

Comme vous le savez sans doute, les occupants de la place Fernand Cocq, des hommes pour la très grande majorité, ont été expulsés lundi 31 octobre des anciens batiments d’AB3 aussi appelés « Polygone ». Bravant le froid et la pluie, ils occupent depuis maintenant dix jours la place Fernand Cocq situé devant la Maison communale d’Ixelles mais Monsieur de Courty, bourgemestre de la commune d’Ixelles se montre absolument hermétique à la moindre de nos sollicitations, faisant preuve d'un cinisme crasse en nous emmenant dans une guerre d'usure insoutenable.

Depuis le 31 octobre, nous avons contacté diverses universités afin de trouvé une solution. L’ULB acceuil déjà une partie de ceux qui se trouvaient au Polygone. L’université Saint Louis, qui dispose de la place nécessaire manque de personnel et ne peut nous venir en aide. Quant à la VUB, elle nous a proposé vingt place hier mais les occupants de Fernand Cocq qui sont actuellement soixante environ, ont décidé de décliner l’offre pour ne pas laisser une partie du groupe derrière eux. La solidarité et le courage dont ils font preuve face à l’hiver sont tout à leur honneur et nous sommes certains que vous y serez sensibles.

Parallèlement à ces démarches, nous avons tenté d’investir plusieurs bâtiments, en particulier rue du Congrès d’où nous avons été délogés par la police fédérale et rue de la Concorde, à l’avant du bâtiments où les Roms ont été acceuillies jusqu’à la fin de l’hiver et, cette fois, Monsieur de Courty s’est montré particulièrement diligent, non pour faire respecter le droit au logement mais pour faire respecté le droit à la propriété privé, en l’occurrence celui de la Régie des Bâtiments (propriétaire des lieux si nos informations sont exactes). D’autres bâtiments ont été envisagés mais ces pistes ont dû être abandonnées (pour des raisons de salubrité notamment).

Plusieurs occupant de la place sont malades. Tous sont épuisés. Nous aussi. Par contre, notre détermination n’en est que plus grande et, face à cette situation intenable, nous nous verrons bientôt contraints d’investir d’autres bâtiments au risque de nous faire une nouvelles fois expulser.

Dans cette perspective, nous avons analysé la situation afin d'identifier les causes principale de nos multiples échecs, tant auprès de la commune et des universités que lors des ouvertures de bâtiments vides. Force nous est de constater que notre première faiblesse est notre manque d'expérience et de connaissance (parmi nous, rares sont ceux qui se sont déjà trouvé en pareille situation). Il nous est bien évidemment difficile de pallier dans l'urgence à cela. Par contre, une autre faiblesse nous a semblé évidente. Il s'agit du manque de soutien tant auprès des "citoyens" que des associations. En effet, pris par l'urgence de la situation, nous n'avons pas contacté les acteurs capable de nous épauler dans nos démarche et de nous soutenir tant auprès de la commune que des médias (parfois tellement utile, malheureusement). C'est afin de corriger cette erreur que nous vous écrivons.

Tous conseils et contacts sont bien sûr les bienvenus, mais au-delà de ça (ou avant cela), un soutien publique nous serait de la plus grande utilité. Si vous pouviez manifester dès que possible et publiquement (en particulier en vous adressant à la commune d'Ixelles) votre solidarité et votre colère en apprenant que nous avons été chassés comme des rats de bâtiment vides, publiques et salubre en plein mois de novembre, les autorités seraient sans doute beaucoup moins à l'aise lors de notre prochaine tentative (inévitable vu le froid).

Un soutien au moment où la police arrivera devant le bâtiment que nous allons investir serait également le bienvenu. Pour être tenu au courant, le plus simple serait de vous inscrire sur la liste "alerte expulsion". Cette liste fonctionne comme une mailing-liste mais sur le mode du sms. Dès qu'une expulsion a lieu, les (éventuels) expulsés envoient un message précisant l'adresse (et idéalement un arrêt de tram ou de métro tout proche) aux numéros suivants (les deux par sécurité):
- 0484/059086
- 0483/052531
et le message est renvoyé à tous ceux qui ont manifesté le souhait d'être tenu informé en cas d'expulsion. Selon la disponibilité de chacun, ses possibilité ou la proximité de l'expulsion, il est alors possible de contacter les autorité pour protester, les médias ou se rendre sur place pour empêcher la police d'intervenir, de manière pacifique mais déterminée.

Cette "sms-liste" a été très active tant pour des occupations de sans-papiers que pour des squatteurs (qui d'ailleurs sont souvent très réactifs lorsque des sans-papiers sont expulsés) il y a un an environ et elle a permis dans le meilleur des cas d'éviter des expulsions soit d'éviter qu'elles ne se fassent de manière (trop) violente et avec arrestations vers des centres fermés.

Vous pouvez nous contacter aux numéros suivant:

- Amandine: 0487/441196
- Lucia: 0486/177712
- Raul: 0489/530257
- Nicolas: 0472/427126

Enfin, n'hésitez pas à passer sur place pour quelques mots de soutien. A défaut de réchauffer les mains, ça réchauffe le coeur et ça entretient les réseau de solidarité

Merci d'avance et chaleureusement pour votre aide.

--
Nicolas Dekemel
0472/42.71.26

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