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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
6 février 2012

Asile: "On accepte moins de légèreté de l'Etat pour saler les routes"

http://www.rtbf.be/info/emissions/article_asile-on-accepte-moins-de-legerete-de-l-etat-pour-saler-les-routes?id=7518113

La crise de l’accueil des demandeurs d’asile a occupé la majeure partie des débats de ce dimanche sur le plateau de Mise au Point. Plusieurs intervenants ont accusé les autorités belges d'organiser sciemment une pénurie de places afin de dissuader les candidats potentiels. Un argument que le directeur de l'office des Etrangers a tenté de réfuter avant de reconnaître implicitement qu'il était, au moins en partie, fondé.

Très exposée ces derniers jours, Maggie De Block, la secrétaire d’Etat à l’Asile, a été défendue par Christine Defraigne (MR). "Maggie De Block hérite d’un département difficile", précise la sénatrice, "il ne faut pas lui faire porter le chapeau".

Le problème est en effet récurrent et structurel en Belgique et la responsabilité ne peut être imputée à une secrétaire d’Etat qui n’est en place que depuis deux mois. Cette dernière s’en est d’ailleurs expliquée peu avant le débat sur le plateau de Thomas Gadisseux et Olivier Maroy.

Un problème qui se pose avec acuité en cette période de froid car comme le confirme le responsable du dispatching de FEDASIL, "il n’y a pas assez de place pour tout le monde". Quel est le nombre de places manquantes ? Les chiffres en renseignent 4194 en 2011. Et cette année a déjà mal commencé puisque "pour le mois de janvier dernier, on a eu un trop court de 208 places d’accueil", explique Aurélien Doffigny.

Une pénurie sciemment organisée?

S’il manque de places c’est avant tout "un choix politique" affirme Malou Gay, la porte-parole de SOS Accueil. "Il faut savoir qu’il y a dix ans, on accueillait beaucoup plus de demandeurs d’asile qu’aujourd’hui avec beaucoup moins de places", constate-t-elle.

Ceci était rendu possible par un plan de répartition qui faisait en sorte qu’une fois leur demande d’asile reconnue comme recevable, "les demandeurs pouvaient sortir du système d’accueil en aide matérielle et étaient répartis dans les CPAS", précise celle qui est aussi directrice adjointe du CIRE (coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers).

Un point de vue que vient appuyer Céline Verbrouck. D’après cette dernière, le médiateur fédéral a lui-même affirmé que la Belgique organise volontairement une crise humanitaire. "On ne peut pas parler de force majeure quand la situation, se répète d’année en année", a fait savoir l’avocate et présidente de la commission "étrangers" de la Ligue des Droits de l’Homme. "On accepte moins de légèreté de l’Etat lorsqu’il s’agit de saler les routes", a-t-elle lâché en guise de boutade.

"Pas du tout", se défend le directeur général de l’Office des étrangers. "Tout a à voir avec le flux de demandes. En 2011, on a eu plus de 25000 demandes, alors qu’on en avait eu 19000 en 2010", précise Freddy Roosemont.  "C’est trop car 23% seulement obtiennent une décision positive, cela veut dire que ¾ ont introduit une demande qui n’a pas abouti", ajoute ce dernier.

Un argument balayé par la députée Ecolo, Zoé Genot. Graphique à l’appui, cette dernière a expliqué qu’en 2008, il y avait seulement 12 000 demandes, soit un chiffre anormalement bas, et que pourtant, les problèmes d’accueil s’étaient posés dans les mêmes termes.

Des places supplémentaires? Cela risquerait de "créer un appel d’air"

Alors, pourquoi ne pas créer de places supplémentaires?  Cela risquerait de "créer un appel d’air", reconnaît Freddy Roosemont. "Parce qu’en plus de cela, il y a encore les hôtels, les astreintes,… ". Des propos qui apportent de l’eau au moulin de la thèse du médiateur fédéral (rappelé plus haut par Céline Verbrouck) concernant la pénurie de places d’accueil.

Pour Philippe Moureaux, ce n’est pas seulement au niveau du nombre de place d’accueil que se situe la solution du problème. "Il faut faire deux choses", selon le bourgmestre socialiste de Molenbeek. La première est de faire passer les procédures "à six mois maximum" pour une réponse à une demande d’asile. La deuxième chose, est de mettre en place le nouveau plan de répartition.

Ces deux mesures sont dans l’accord de gouvernement, précise le vice-président du PS. Dès lors, "on doit donc faire confiance au gouvernement pour qu’il mette cela en place".

Julien Vlassenbroek

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