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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
10 décembre 2012

Bloquer les loyers? Pour José Garcia, "il faut aller plus loin"

http://www.rtbf.be/info/emissions/article_des-solutions-pour-un-acces-plus-aise-au-logement?id=7889452

Le poids du logement dans le budget est devenu insoutenable dans le revenu des ménages à revenus modeste. Avec ses invités de l’émission "Mise au point", Olivier Maroy recense les problèmes et les solutions que chacun propose. Le blocage des loyers en est une.

En 12 ans, les loyers ont augmenté de 44% et les prix de l’immobilier ont doublé dans certaines régions. Comment expliquer cette flambée des prix ? Se loger devient-il un luxe ? Un Belge sur cinq se débat dans une situation financière préoccupante. Un travail ou deux ne suffit pas toujours pour vivre décemment. La pauvreté gagne du terrain, les causes en sont nombreuses, et la question du logement est centrale. "C’est l’élément que les personnes en situation de pauvreté mentionnent en premier lieu, assure Christine Mahy : salubrité, rareté, coût du logement. L’insécurité par rapport au logement est une peur au ventre qui s’est installée dans beaucoup de classes de la société (les plus pauvres, les jeunes, les vieux, les classes moyennes…). Le logement est un élément de stabilité pour tous les autres aspects de sa vie."

Le poids excessif du budget logement

Beaucoup de gens consacrent plus de 50% de leur budget familial au logement. C’est énorme, "et combiné au prix de l’énergie, cela fait en sorte que des gens vivent en ‘flux tendu’ : quand on a tout payé, il n’y a plus de latitude.", ajoute Christine Mahy.

Le droit au logement est inscrit dans la constitution, "Mais c’est du pipeau, affirme José Garcia. Les politiques ne s’attaquent jamais au vrai problème : il n’y a pas de pénurie de logements en Belgique et donc tout le monde pourrait être logé décemment. Mais il y a pénurie de logements bon marché. Il faut accroître l’offre de logements publics. Il faut non seulement bloquer mais faire baisser le loyer. On ne peut pas laisser au bailleur la possibilité de régenter le droit au logement. Il faut fixer des prix d’autorité et que les loyers soient taxés."

Béatrice Laloux conteste ce chiffre de 44% : "Il n’existe pas d’observatoire des loyers digne de ce nom. Les loyers n’ont pas augmenté plus que le coût de la vie, ce sont les revenus des gens qui n’ont pas suivi. Les propriétaires n’exagèrent pas, c’est l’index qui fait monter les loyers, et les propriétaires sont taxés, contrairement à ce qu’on pense."

Pour Yvan Mayeur il faut produire (construire, rénover) des logements publics, sociaux ou non, et vite : "C’est la première chose à faire. Cela permet de maîtriser le marché. Concernant le blocage, il faut faire un ‘cadastre’ des loyers par quartier pour fixer une référence, et créer des obligations, sinon c’est la jungle. Et en attendant, en cas de période ou de lieu de surchauffe des prix, il faut un blocage temporaire."

Vincent De Wolf est lui contre l’idée de fixer des tarifs : "C’est difficilement faisable en étant juste. Il vaut mieux mettre ne place un système incitatif : définir un loyer de référence et accorder des réductions fiscales au propriétaire qui s’y tient volontairement."

Jean-Marc Nollet estime qu’en Wallonie le blocage des loyers n’est pas nécessaire. "Nous établissons des loyers de référence par bassins de vie. Il faut pour agir là où il y a des excès, et casser si nécessaire le lien contractuel. Mais ce n’est pas la seule solution, il faut un faisceau de mesures : créer les logements, et mobiliser les logements (les rendre accessible sur le parc locatif). D’où le rôle important des Agences immobilières sociales. (AIS)"

"Bloquer les loyers est une fausse bonne idée, confirme Véronique Salvi. Il faut des loyers de référence par zone géographique, cesser d’opposer les méchants propriétaires aux malheureux locataires et trouver une façon d’aider les propriétaires qui continuent d’investir dans leur logement."

Tous les invités s’accordent au moins sur une chose : reconnaître que la politique de logements social est "insuffisante", voire "catastrophique" (José Garcia) : nombre de chambres sous-utilisées, constructions insuffisantes, nombre excessif de sociétés de logement social…

Le débat s’achève sur la question de l’accès toujours plus difficile à la propriété : le prix des maisons a été multiplié par 6 en une génération. Que faire pour améliorer l’accès à la propriété ? Les propositions des invités, dans le désordre : exploiter les possibilités du droit de superficie (vendre les briques séparément du sol), favoriser les taux réduits de crédit hypothécaire via le Fonds  du logement et le Fonds des Familles nombreuses, mettre en place des aides fiscales, alléger la paperasserie, abaisser le niveau des droits d’enregistrement trop élevé en Belgique, maîtriser les coûts de la construction par exemple par la baisse de la TVA, continuer le Plan Habitat pour tous en Wallonie, mobiliser l’épargne les fonds de pension pour que cet argent serve non à la spéculation mais à l’économie réelle…

Le débat réunissait :

Jean-Marc Nollet, ministre wallon du Logement - Ecolo

Yvan Mayeur, député et président du CPAS de Bruxelles - PS

Véronique Salvi, députée wallonne et échevine à Charleroi - CDH

Vincent De Wolf, député bruxellois et bourgmestre d'Etterbeek - MR

Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté

Béatrice Laloux, directrice du syndicat des propriétaires

José Garcia, secrétaire général du syndicat des locataires

 

Patrick Bartholomé

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