Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les conditions de vie de la petite famille sont très difficiles. Les Fertani vivent sans eau chaude ni chauffage, alors que la température ambiante, en cette période de l’année, avoisine le zéro degré. « Lorsque j’ai emménagé, je ne me souciais pas vraiment du problème car il ne faisait pas encore trop froid. Je pensais que la chaudière allait être réparée d’ici là. Aujourd’hui, je suis à bout », déclare-t-elle impuissante.

Il faut dire que la problématique ne dépend pas d’elle. Cette dernière a toujours payé son loyer. La source du problème serait le propriétaire – que nous avons tenté de contacter, en vain –, qui ne peut réparer la chaudière car « il se dit déjà trop endetté ». Pendant ce temps, les deux enfants de la locataire en subissent toutes les conséquences.

« Théo et Nathan se lèvent tous les matins avec les lèvres bleues tellement la température est basse dans la pièce », déclare Jessica, les larmes aux yeux. « Cette situation ne peut plus durer, surtout pour eux, qui ne méritent pas ce qui leur arrive ».

Pour laver ces petits bouts de trois et quatre ans, la situation est encore plus pénible (lire ci-contre) puisqu’il faut chauffer de l’eau dans la casserole. « Mes enfants ne veulent même pas jouer dans la chambre à cause du froid. Ils sont toujours enfouis sous leurs couvertures », annonce-t-elle en sanglotant.

Un loyer de 450 euros

Pourtant, la jeune locataire tente de faire bouger les choses, mais en vain. « Je me suis renseignée auprès du CPAS de Saint-Gilles pour savoir ce que je pouvais faire. Le service m’a alors conseillé d’envoyer une lettre recommandée au propriétaire. Chose faite. Depuis, j’attends toujours. J’ai même pensé à ne plus payer mon loyer, car ce dernier inclut les charges. Mais dans ce cas-ci, c’est moi qui serai en tort et le propriétaire pourra même m’attaquer en justice ».

Situation illogique ! Elle est donc obligée de continuer à verser un loyer de 450 euros avec charges alors qu’elle n’a jamais eu de chauffage ni d’eau chaude. « Je compte attaquer le propriétaire en justice mais cela n’arrangera pas mes conditions de vie demain et je cherche en même temps du travail ».