Où iront les squatteurs de l'Eglise du Gesu si l'expropriation se concrétise?

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L’Église du Gesu, en face du Botanique, devrait être transformée en hôtel de luxe, devrait car le groupe suisse en charge du projet tarde à le concrétiser. D'ailleurs, si le propriétaire helvétique ne bouge pas d'ici le 15 septembre, la commune de Saint-Josse menace d'intervenir. Une expropriation n'est pas exclue. Or, depuis 2007, les locaux sont occupés par des squatteurs, qui avaient une convention d'occupation avec le propriétaire.

Actuellement, les lieux sont délabrés, c'est le moins que l'on puisse écrire, extrêmement sales et encombrés d'enfants. Kaoutta, l'une des plus anciennes habitantes, explique : "L’électricité se coupe et, l’hiver, on n’a pas le chauffage. Cela dure depuis 2 à 3 ans. On chauffe l’eau et on prend notre douche dans le lavabo."

Pourtant, cela n’empêche pas cette femme de voir le bon côté des choses : "Au moins, on n’est pas à la rue. On dispose de chambre(s), c’est mieux que rien. Et c’est relativement sécurisé."

Quant à envisager une aide pour se reloger : "Non, ce n’est pas à l’ordre de jour. Je ne suis pas encore régularisée. On m’a donc refusée (…) J’ai bien suivi un cours et depuis, j’attends. Cela fait quand même des années que l’on étudie, que l’on apprend des langues… pour rien du tout ! Cela fait vraiment mal !"

Un autre habitant confirme : aucune aide n’est jamais venue. "Non, le CPAS n’est pas intervenu. Je suis sans papiers. Il y a à peu près 160 personnes qui vivent ici." La plupart sont - comme Mahmood et Kaoutta - sdf, sans papiers, roms slovaques… des oubliés de la civilisation.

La commune de Saint-Josse menace d’intervenir

Si le propriétaire suisse ne s'exécute pas (et laisse le bâtiment à l’abandon), la commune pourrait prendre un arrêté d'expropriation ou collaborer avec la Région pour remettre le bâtiment en état. Sauf que si cette option se concrétise, se posera alors la question du relogement des squatteurs.

Pour le maïeur de Saint-Josse, Emir Kir, cela ne devrait pas poser problème. "Il y a suffisamment de logements vides dans le parc du logement social. J’appelle le ministre de Logement pour qu’il vienne en aide à ses occupants. J’appelle aussi la ministre De Block à réfléchir à la problématique. On ne peut pas fermer des centres alors qu’il y des candidats demandeurs d’asile qui vivent dans le centre."

Et le bourgmestre d’en appeler à l’aide du fédéral et de la Région: "Quand on a des logements vides, ils doivent être valorisés. Il faut absolument que l’Etat fédéral et la Région viennent en aide à la commune pour aider cette population." Face à une situation exceptionnelle, il faut pouvoir réagir, poursuit Emir Kir, qui souhaite que chacun prenne ses responsabilités dans ce dossier.

Betty Cleeren

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