Le « patron » des hommes du feu n’en dira pas plus. Il ne le peut d’ailleurs pas. La primeur de l’annonce des montants exacts alloués aux pompiers revient au gouvernement qui doit effectuer sa déclaration budgétaire à la Chambre.

S’ils sont venus des quatre coins de Wallonie et de Bruxelles, c’est que les pompiers en ont assez de « travailler avec des bouts de ficelle ». Ils ont affirmé haut et fort tout au long de la journée qu’ils manquent de moyens humains, matériels et financiers. Chiffrés par leurs experts, leurs besoins pour 2014 seraient de 75 millions supplémentaires. Les ont-ils obtenus ? Non. Tant s’en faut même.

«Entre 5 et 10 millions de plus pour les pompiers »

Chez la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet, on n’avance aucun chiffre. Dans les rangs des pompiers, une indiscrétion permet d’évaluer le montant offert par le gouvernement à « une vingtaine de millions étalés sur trois ans ». Des millions qui viennent s’ajouter à ceux annoncés dans l’après-midi par Joëlle Milquet ? Soit, « pour 2014, trois millions d’euros, assortis d’un montant supplémentaire de 10 à 15 millions que l’on doit encore négocier au conclave ». Globalement, les pompiers auraient donc obtenu la promesse de toucher entre 5 et 10 millions en plus que ce que le gouvernement leur octroyait en début de journée. Loin donc des 75 millions qu’ils étaient venus revendiquer pour pouvoir fonctionner correctement.

Exit donc les propositions de Marc Gilbert qui souhaitait gagner du personnel en fusionnant ses pompiers avec certaines unités de la Protection civile ou avec des centres 112. Exit aussi sa proposition de refinancement des unités incendie via une taxe annuelle sur les contrats d’assurance incendie.

Pourquoi donc les camions rouges sont-ils retournés dès lundi soir dans leurs casernes ? « Avec ce que nous avons obtenu, nous allons pouvoir continuer notre travail de façon minimaliste, reconnaît Marc Gilbert. On va essayer de s’en sortir. »

S’en sortir avec peu de moyens, c’est pourtant ce que les pompiers se plaignaient de devoir faire en arrivant dans la capitale le matin même. En coulisses, il se dit qu’ils n’ont pas eu envie de pourrir la situation et de paralyser le pays. Eux qui pourtant menaçaient de bloquer les gares et l’aéroport de Zaventem s’ils n’obtenaient pas gain de cause. Les tentatives d’approche de cheminots et de demandeurs d’asile afghans désireux, eux aussi, de solliciter le gouvernement auraient fini de les convaincre de se satisfaire des quelques millions octroyés par comité ministériel restreint.

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