Expulsion musclée à l'église du Gesù: les 200 occupants délogés

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SOCIETE | Mis à jour le lundi 4 novembre 2013 à 7h05

Les 200 occupants de l'ancien couvent du Gesù, en face du Botanique, ont été expulsés. A 5h30, ce lundi matin, 200 policiers se sont mis en place et à 6 heures tapantes ils ont délogé, assez violemment, les associations, la presse et les avocats présents. Ils ont, ensuite, défoncé la porte et ont procédé à l'évacuation des occupants. "Il ne peut y avoir de zones de non droit dans nos rues", a déclaré le bourgmestre Emir Kir, qui a fait le point sur l'opération de ce matin lors d'une conférence de presse. Un centre de crise a été ouvert.

C'est ce lundi matin, à 6 heures tapantes, que 200 policiers armés de boucliers et de matraques, ont procédé à l'évacuation des occupants de l'église du Gesù, installés là depuis quatre ans. Les policiers ont assez violemment repoussé les avocats, sympathisants et associations présents, avant d'entrer dans le bâtiment, en défonçant la porte. A l'intérieur, il semble que ça se soit passé calmement. Une sympathisante a pu entrer en contact avec des occupants : "Apparemment il n'y a pas eu de violence contre les personnes mais on a forcé les portes des chambres".

Les occupants, eux, ont quitté les lieux à bord de combis. Magaly, a pu en apercevoir quelques uns: "On a vu dans la première partie du fourgon, des enfants menottés et, à l'arrière, une maman était également menottée à côté de sa petite fille. Ils avaient l'air bouleversés".

Le maïeur ouvre un centre de crise

L'expulsion s'est déroulée dans le calme, sans faire de blessé, a indiqué de son côté lundi matin le bourgmestre Emir Kir lors d'une conférence de presse à la maison communale. Sur les quelque 200 occupants, les policiers ont déjà répertorié 119 personnes dont 38 enfants. Ils continuent le travail d'identification. Craignant d'être envoyés en centre fermé, de nombreux hommes sans papiers avaient quitté le bâtiment dimanche dans la soirée.

La commune a ouvert un centre de crise, dans la salle omnisports Liedts, située au 50 de la rue Verte. Un bus y conduit les occupants afin de commencer le travail d'accompagnement avec le CPAS, Fedasil et le Samu Social. Les personnes seront dans un premier temps orientées vers des solutions d'urgence. La commune mettra dans les prochains jours neuf logements à disposition des occupants du Gesù. Des petits travaux doivent encore être effectués dans l'un d'entre eux.

La Région bruxelloise propose également onze logements. Les familles inscrites au registre avec des enfants scolarisés seront prioritaires. Dans le cadre d'un processus d'insertion socio-professionnel, les personnes relogées seront rapidement incitées à travailler et à payer leur loyer.

"Il ne peut y avoir de zones de non droit dans nos rues", affirme Emir Kir. "C'est indigne d'un État de droit. (...) Nous ne voulons pas de lieu qui amène une déstructuration sociale. Nous ne voulons pas le maintien de la misère."

Yvan Mayeur (CPAS) prêt à anticiper le dispositif hivernal

Le président du CPAS de Bruxelles Yvan Mayeur est prêt à répondre positivement à une demande du bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir visant à anticiper l'activation du dispositif hivernal au bénéfice de personnes expulsées de l'ancien couvent du Gesù, a-t-il indiqué lundi à l'agence Belga.

M. Mayeur (PS) a été contacté en ce sens durant le week-end par M. Kir (PS). Il se dit favorable sur le principe, qui pourrait bénéficier à 130 personnes ne disposant pas de solution de relogement immédiate, mais attend le feu vert de la Région bruxelloise, en convention avec les autorités communales sur le dispositif hivernal.

Yvan Mayeur ajoute prendre contact avec les ministres bruxelloises concernées, Brigitte Grouwels (Aide aux personnes) et Evelyne Huytebroeck (Logement, Aide aux personnes).

Manifestation devant le siège du PS

Une quinzaine de personnes ont manifesté, lundi, à 11 heures, devant le siège du PS, situé boulevard de l'Empereur, à Bruxelles, pour dénoncer l'expulsion au Gesù en matinée, ordonnée par le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir (PS).

Le petit groupe de sympathisants a demandé à être reçus, sans succès. "Les occupants attendaient des solutions de relogement pour quitter le Gesù", remarque l'un d'entre eux. "Pourquoi Emir Kir a-t-il refusé toute négociation? Son passage en force était disproportionné."

Par cette action, les manifestants dénoncent la méthode employée, qu'ils jugent contraire à la ligne du Parti Socialiste. Ils souhaitent également avoir des garanties sur le long terme pour le relogement des familles.

RTBF, avec Belga

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