Le bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir a salué mardi, sur Bel RTL, la façon dont s'est déroulée lundi l'évacuation de l'ancien couvent du Gesù. Les personnes évacuées se verront proposer des projets d'intégration socio-professionnelle, a-t-il précisé.

Fabrice Grosfilley: Est-ce que vous comprenez que ça ait pu choquer qu’on envoie plus de 200 policiers, qu’on utilise la force et qu’on expulse des familles avec des enfants ?
Emir Kir: "Evidemment, dans l’image on peut comprendre qu’on soit parfois un peu étonné. Mais vous savez dans la réalité, ils ont barricadé les étages supérieurs. On a eu des signaux d’appels à la violence, à la rébellion. Il fallait éviter le clash. Il fallait éviter la violence".

F.G.: Ce n’est pas une démonstration de force gratuite ?
E.K.: "Non, je pense que l’important, c’est que l’opération d’évacuation et de relogement puisse se faire dans de bonnes conditions et aujourd’hui on peut quand même féliciter les services de police et les services communaux et tous nos partenaires : le SAMU, Fedasil et les autres. Pourquoi ? Parce que ce dispositif policier a permis la dissuasion".

F.G.: Il n’y a pas eu de violence hier ? Il y a quand même eu une bousculade ?
E.K.: "Il n’y a ni blessé grave, ni blessé léger. Tout s’est passé dans le calme entre les résidents et les services de police. Mais dans la rue, depuis le départ dans ce dossier, il y a eu de la désinformation, des raccourcis, de l’amalgame".

F.G.: Il y a quand même une bousculade entre les policiers et notamment Alexis Deswaef, le président de la Ligue des droits de l’Homme ?
E.K.: "Depuis le départ, ils savent très bien qu’à un moment on va procéder à l’évacuation. Je ne comprenais pas leur opposition. Ils partent d’un préjugé que la police va maltraiter. J’ai même entendu dire que des enfants avaient été menottés et jetés dans la rue. Tout ça participe à la désinformation".

F.G.: Donc, ce n’est pas vrai ?
E.K.: "Tout cela est faux. A aucun moment, personne n’a été violenté au sein de l’église. Les choses se sont passées dans le calme, pratiquement pas d’opposition. Un bus a été affrété. Les gens ont pu calmement regagner le centre d’accompagnement où là il y a un important travail d’accompagnement social".

F.G.: Quand on emploie le terme de rafle, ça vous énerve ?
E.K.: "Ce sont des raccourcis. Certains essayent de faire de la récupération politique. Je trouve que les gens méritent mieux que ça".
Les personnes évacuées resteront "à coup sûr" jusqu'au 15 novembre au Samu social, avant d'être relogées dans des logements fournis par la commune et la Région, a également indiqué le bourgmestre de Saint-Josse. "Je ne pense pas qu'on était mieux dans un taudis. Nous défendons un projet qui rend la dignité aux gens, nous allons fournir un travail d'accompagnement pour aider ces personnes." Celles-ci se verront proposer des "projets d'intégration socio-professionnelle" afin de les aider à payer ensuite leur loyer.