Nucléaire : les divergences resurgissent

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Joutes entre socialistes et libéraux à propos de la loi sur la sortie du nucléaire.

En ces temps de pétrole cher et de réchauffement climatique, le tout nouveau ministre fédéral de l'Energie Paul Magnette (PS) est, comme il se doit, très sollicité par les journaux. Et visiblement, il n'a pas peur de se lancer sur des sujets brûlants.

Après avoir évoqué l'idée d'un élargissement de l'accessibilité au fonds mazout, il a donné mardi son avis sur le nucléaire. "La loi de 2003 (NdlR : sur la sortie à partir de 2015) est claire, nous l'avons votée, il n'y a pas de raison de revenir dessus , a-t-il déclaré au "Soir". Le rapport de la Commission 2030 est très critiqué. Il faut passer par une logique de réduction de la consommation à d'autres formes d'énergie. Le marché va évoluer", poursuit-il tout en rappelant que dans la déclaration de Verhofstadt, il n'y a rien sur le nucléaire.

"Copie à revoir"

Ces propos ont tout l'air de faire tiquer le camp libéral. Pour le député Denis Ducarme (MR), le nucléaire demeure une énergie propre répondant aux exigences portées par le protocole de Kyoto pour ce qui concerne les émissions de CO2. Une sortie du nucléaire rendrait la Belgique davantage dépendante des pays producteurs d'énergies fossiles, fait-il également remarquer, soulignant que la demande en électricité augmentera encore de manière importante dans les décennies à venir. "Il est clair que le ministre Magnette doit revoir sa copie à cet égard et considérer la majeure partie de la loi de 2003 comme ce qu'elle est, une erreur et la manifestation d'un fétichisme écolo", a réagi hier Denis Ducarme.

Reste à voir quel poids auront les déclarations de Paul Magnette qui, comme le rappellent certains experts, est ministre dans un gouvernement intérimaire.

Pax Electrica II

Certains observateurs font aussi remarquer que Guy Ver-hofstadt semble bien déterminé à aussi avoir son mot à dire dans les dossiers énergétiques.

Hier, le "Tijd" affirmait que le Premier ministre travaille activement à la mise en oeuvre de la Pax Electrica II censée accroître la concurrence sur le marché belge de l'énergie. Suez est proche d'un accord sur la cession de capacités nucléaires (635 MW) détenues par sa filiale belge Electrabel à SPE, deuxième producteur belge, affirme le "Tijd". Le quotidien reparle aussi d'une éventuelle "golden share" (avec droit de veto) accordée à l'Etat belge dans le futur ensemble Suez GDF. Guy Verhofstadt devrait aller à Paris pour rencontrer le patron de Suez, Gérard Mestrallet, pour se mettre d'accord sur les derniers détails des différents points de la Pax dans les prochaines semaines. Du côté de SPE et Electrabel, on confirme simplement que des discussions sont toujours en cours.