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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
10 mars 2008

Invitation : "Bruxelles à l'heure de l'urbanisation de la dévastation !"

Mesdames, Messieurs,
Chers Collègues,

Avant la parution (juin 2008) de son numéro consacré au «Nihilisme», la revue « Hiatus » (Travail social et Politique) a le plaisir de vous inviter, le 17 avril 2008, à une Journée de travail autour de ce thème : « Buxelles à l'heure de l'urbanisation de la dévastation ! »

En voici « l'argument » :

« Si on cassait du pauvre depuis 15 ans, cela se saurait ! » (C.Picqué, 2008)

« Bruxelles est un organisme au sein duquel des quartiers pourrissent et certaines couches sociales se marginalisent, telles des organes qui, non surveillés et soignés à temps, présentent des tumeurs. Tôt ou tard, par le biais des métastases, les organes malsains affecteront les organes sains. » (C. Picqué, 1989)

« Le désert croît. » (F. Nietzsche).

Pas un seul jour sans que les hauts parleurs de la Société du Spectacle ne s'atermoient sur  l'effervescence du secteur immobilier en Région Bruxelloise et le gâchis humain qu'elle provoque. En fait, ne soyons pas dupes, bien loin de s'attrister, c'est plutôt à raviver d'autant plus la férocité de ce secteur auquel ces hauts parleurs ou ces médias nous invitent. En effet, il n'y a pas un seul de leur reportage qui ne se conclu sur cette note alarmiste et surmoïque : Les années à venir seront pires ! Donc, si vous voulez acquérir un bien, c'est maintenant ou jamais ! Secouez-vous ! Leurs infinis reportages sur la question ne visent donc pas à « changer la vie », mais plutôt à exacerber la dévastation ou la mort en cours - à aiguiser d'autant mieux le tranchant de sa redoutable faucille. Et ça marche ! La Région Bruxelloise, comme d'autres villes européennes, est désormais une ville où « le désert croît ».

Mais de quelle désert ou dévastation parlons-nous au juste ? De celle qui prolifère, recouvre et envahit depuis plus d'une quinzaine d'années la Région Bruxelloise ; de cette dévastation qui vise à «liquider» ses quartiers populaires et à, entre temps, surveiller, encadrer, terrifier et à « évacuer » peu à peu ses habitants ; de cette dévastation qui considère que chaque chose et chaque être ne «valent » qu'à la condition qu'ils « rapportent » ou accroissent l'impérialisme du « Chiffre»; de cette dévastation qui s'évertue à «prostituer » la Région auprès des porteurs de capitaux ou auprès des cow-boys du « Combien ? » ; de cette dévastation qui précarise les travailleurs ; de cette dévastation qui « exècre la misère » ; de cette dévastation qui juge certaines populations comme « inutiles » ou comme des « entraves » au « progrès économique »; de cette dévastation qui, « ne prêtant qu'aux riches »,  s'évertue à injecter dans chaque « rénovation urbaine » un  espoir de « plus-values » (économiques); de cette dévastation pour qui les amusements imbéciles d'un « touriste » méritent beaucoup plus d'attentions politiques que les désarrois existentiels d'un « chômeur » ou d'un « SDF » bruxellois qui, de toute manière, fait désormais « tache » dans une ville et « touristique » et soucieuse d'être à la hauteur de son statut de « Capitale de l'Europe »; de cette dévastation qui s'évertue à réduire ses habitants au statut de « morts-vivants » ou de « vivants en sursis »; de cette dévastation pour qui la «rénovation urbaine » est synonyme de « rénovation humaine »; de cette dévastation pour qui tout ce qui manifeste la présence d'un «vivant » - « économiquement non-utile » -  est, par tous les moyens, à « laisser mourir » ; de cette dévastation qui nous souffle à l'oreille : « Marche ou Crève ! » ;  de cette dévastation qui tend à « séparer » les habitants de leurs espaces ou à aliéner ces derniers au point que ces habitants ne puissent plus les «reconnaître » ni « s'y reconnaître » ; ou encore de cette dévastation pour qui la beauté d'une cathédrale gothique ne vaut, regard touristique oblige, qu'à la condition de lifter ses rides ; ou encore de cette dévastation qui ne réserve aux  « survivants » de «l'horreur économique » que des « logements sociaux » en guise «d'hôpitaux»  et de « mouroirs »; bref, de cette dévastation pour qui « là où il y'avait de la vie, il faut que la Loi mortelle et inconditionnelle de l'Economie advienne… impérativement ».

Quoi que disent les "belles âmes", cette dévastation a ceci de singulier : c'est que loin d'être concentrée ou portée par d'éminents personnages politiques ou autres, est fondamentalement diffuse, portée par le plus commun des mortels : un assistant social, par exemple ! Oui, toi, brave et dévoué assistant social qui as collaboré à la sueur de ton front, pendant nombre d'années, à la concrétisation de ton « Contrat de Quartier », ne crois-tu pas que ton agir est assurément responsable non seulement de la « montée des loyers » dans ton quartier - « montée des loyers» dont par ailleurs, et paradoxalement, tu te plains -, mais aussi de la « gentrification » (sic), soit, en termes moins techniques et plus clairs, de cette ignominie qui consiste à rendre un quartier « étranger » et « impossible à vivre» à ses habitants afin qu'ils s'en aillent vers un ailleurs sans nom au profit de « nouveaux » habitants plus « branchés » et « huppés » ? Ne crois-tu pas aussi qu'en rénovant, embellissant ton quartier, en blanchissant ses murs, en le rendant « propre », tu le rends assurément « attractif » au regard des affamés et baveux détenteurs de capitaux ? Ne vois-tu donc pas que ton action, au regard de ces derniers, est « magique », qu'elle élève la « valeur d'échange » des biens immobiliers et qu'elle jette aux orties leur « valeur d'usage » ?...

Notre question princeps : Comment « sortir » ou, du moins, ne plus collaborer à ce « nihilisme » qui « veut le Rien », la mort, plutôt que de « laisser-être ou vivre» les êtres et choses ?

Si des exposés nous introduiront à la question liée au nihilisme (via Nietzsche, Debord…), d'autres analyseront des « études » et « recherches » récentes où l'urbanisation de la dévastation est, insidieusement, à l'œuvre.

Cette journée se déroulera le 17/04/08, entre 10 h et 16 h, à la salle « De Platoo », avenue du Panthéon 14 à 1081 Bruxelles.

Entrée : 10 EUROS (cafés et sandwich du midi compris.)

Entrée : 5 Euros pour les étudiants et personnes sans emploi.

Inscription à l'adresse suivante : hiatus_revue@hotmail.com

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