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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
10 mars 2008

Des loyers à la voix du client ?

http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=407095

Depuis avril 2007, les propriétaires sont tenus d'afficher le prix du loyer. Dans les faits, tous ne le font pas. Ce qui amène à certains abus et discriminations.

Du simple au double. Les membres des Equipes populaires l'affirment : selon l'accent ou la façon de s'exprimer des candidats locataires, les prix des loyers ont tendance à fluctuer. Et peuvent même s'envoler. "Nous avons mené plusieurs fois l'expérience en demandant des renseignements, via le téléphone, sur le prix d'un loyer d'un appartement, non indiqué sur une affiche, explique Willy Sandra, l'un des membres des Equipes. Du fait que la personne avait une facilité d'expression en français, ou non, ces prix étaient différents. Nous avons même eu un exemple d'un loyer qui avait... doublé en quelques minutes !" Des records d'inflation qu'a décidé de dénoncer la régionale bruxelloise des Equipes populaires.

Pourtant, depuis avril 2007, pour toute annonce de mise en location (affiches, Internet, journaux,...), l'affichage du prix du loyer est désormais obligatoire. En théorie. Mais dans les faits, la réalité est autre. Les Equipes populaires ont mené leur enquête en déambulant à travers les rues bruxelloises. "Selon nos chiffres, 30 pc des propriétaires ne respectent pas cette nouvelle loi en continuant à "omettre" d'indiquer le prix demandé."

Une loi mal connue

Et puisque les autorités publiques "laissent ces actes impunis", les Equipes ont décidé de prendre les choses en mains. En suraffichant des autocollants sur ces écriteaux illégaux. Sur les vignettes apposées, un message clair : "Prix non affiché est égal à prix à la tête du client ?"

Petit hic, ces "justiciers colleurs" se mettent eux-mêmes dans... l'illégalité dans plusieurs communes où ce type de collage public est interdit. " Nous assumons. D'ailleurs si quelqu'un veut se retourner contre nous, le nom de l'éditeur responsable est clairement indiqué ", assure Benoît Dassy, permanent des Equipes populaires. Ce dernier précise d'ailleurs que l'objectif n'est pas d'"embêter" les propriétaires, mais de les "interpeller".

Depuis décembre 2007 et le début de cette opération autocollants, les réactions sont d'ailleurs plutôt positives. "Souvent les propriétaires changent leur affiche en indiquant les prix. Ce qui confirme ce que nous pensions : beaucoup ne sont tout simplement pas au courant de cette nouvelle législation." D'autres sont de moins bonne foi. "Ce qui nous désole, c'est de constater que beaucoup d'agences immobilières continuent à occulter ces prix. Qu'on ne nous fasse pas croire qu'eux, des professionnels ne sont pas au courant de la législation en vigueur !" , s'insurge une membre des Equipes.

Pas de moyens ou inertie ?

Si les propriétaires ne sont pas punis, cela est dû avant tout à l'échelonage du système belge : la loi d'avril 2007 a été votée à un niveau fédéral, mais ce sont les communes qui sont chargées de la faire appliquer... Or ses communes ne semblent pas disposer des moyens humains et financiers pour assurer cette mission. "Mais il y a aussi un manque de volonté politique , chuchote-t-on dans les couloirs des Equipes populaires. Avec des amendes administratives prévues par la loi dans une fourchette allant de 50 à 200 euros par infraction, elles pourraient s'en sortir financièrement."

A la commune d'Etterbeek (et sur la zone de police incluant Woluwe-Saint-Pierre et Woluwe-Saint-Lambert), on nous explique ainsi qu'il n'existe "pour l'instant" aucun contrôle, ni constat dans ce domaine. A Anderlecht, bien que le dossier ait été rentré au service de juridiction et de taxation, le manque de personnel ne permet pas non plus de dresser des PV. "Anderlecht a déjà des problèmes financiers, et comme aucun subside n'a été délivré pour appliquer cette réglementation, il nous est impossible matériellement d'envoyer des agents sur le terrain" , explique-t-on à la commune où on espère des "avancées prochaines".

Partie de Saint-Gilles, l'opération autocollants compte s'étendre sur l'ensemble du territoire francophone belge. 4 500 vignettes ont ainsi été distribuées à des sympathisants. Benoît Dassy ne le cache pas : cette action, c'est aussi un acte politique. "Afficher les prix d'un appartement, c'est non seulement éviter les discriminations et les coups de fil inutiles, mais c'est aussi donner une visibilité de la réalité du marché du logement dans un quartier ."

On le constate les Equipes populaires ne sont pas prêtes de décolérer, ni de... décoller leurs vignettes sur les affiches en faute.

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