100 % d'illégaux dans les squats de la rue Rodenbach à Forest!

http://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/207263/100-d-illegaux-dans-les-squats-de-la-rue-rodenbach-a-forest.html

La police n'y a trouvé que des sans-papiers. Aucun n'a été expulsé. Tous sont revenus...

FOREST Dans un courrier sévère adressé le 30 avril dernier à la secrétaire d'État au Logement Françoise Dupuis, la bourgmestre de Forest dénonce le laisser-aller grave et récurrent de la société de logements Lorebru de la Région bruxelloise, et la "situation extrêmement dangereuse" qui en résulte pour le quartier Albert-Marconi, quartier dont elle comprend et partage l'inquiétude.

Si les propriétaires privés sont parfois montrés du doigt, que penser du secteur public qui néglige ostensiblement de montrer l'exemple ?

En effet dénommée Société immobilière de service public (SISP), Lorebru est propriétaire aux numéros 8, 10, 12, 14, 16, 18, 20, 22 et 27, 29, 31, 33 et 35, rue Rodenbach, de treize immeubles de logements qu'elle laisse à l'abandon depuis 2004/2005.

Et les gens à la rue y sont venus d'autant plus facilement qu'on avait négligé... de couper l'eau et l'électricité. Ils avaient un toit dans un beau quartier - un peu plus loin, c'est Churchill et Messidor - et, en plus, l'eau et l'électricité pour pas un sou.

Au fil du temps, les plus forts sont restés. Après trois ans, les lieux ne sont plus squattés que par des Algériens sans papiers, que des hommes.

La police vient d'y faire une descente : pas un n'était en règle, tous sans exception y étaient en séjour illégal.

La Belgique allait-elle les expulser direction l'Algérie ? Que non : tous - sauf un - ont été relâchés le jour-même. Relâchés, ils sont revenus et continuent d'occuper ces immeubles comme si l'opération du 24 avril qui avait nécessité 20 policiers pendant 12 heures n'avait pas eu lieu.

Selon nos infos, ces immeubles intéressent des enquêtes en cours sur des bandes de pickpockets actives en ville dans le métro et les gares.

Selon un magistrat du parquet de Bruxelles, la délinquance de type pickpocket est en effet un grand classique des Algériens sans papiers.

Pour Magda De Galan, une solution immédiate serait de murer. Dans son courrier dont elle adresse copie au directeur Stefan Cornelis, la bourgmestre dénonce cette société Lorebru même pas capable de maçonner des blocs Ytong.

Pour l'avoir faite, une visite des lieux s'avère édifiante : un véritable dépotoir, excréments humains compris. Un tel endroit ne peut qu'attirer les rongeurs.

C'est peu dire, rue Rodenbach, que les voisins demandent grâce : feux de poubelles, dépôts clandestins, tags, vols dans véhicules, bagarre à la hache, rien ne leur est épargné. Jusqu'à leur arracher les parlophones et les plaques de maisons. Bris de vitres, insultes, crachats, pneus crevés, cris, bagarres, portières griffées. Des squatters bronzent sur les toits, d'autres escaladent les corniches pour s'introduire. "Ce n'est plus possible."

Ces immeubles sociaux datent de 1904. Ils sont vides depuis 2004. En 2006, le début des rénovations était annoncé pour 2007. On parle maintenant de peut-être 2009.

De simples panneaux de bois barrent les accès. En clair, entre qui veut. N'y sont pourtant visiblement admis que des Algériens, ce qui, pour la police, renforce l'idée d'une bande qui s'y est installée et s'y incruste et a même résisté à une descente de police où pourtant tout le monde à 100 % y a été trouvé en séjour illégal. Que fallait-il de plus et pourtant rien n'y fait. La bourgmestre dénonce l'insécurité et rappelle que la police y a constaté qu'on y faisait du feu à même le sol, qu'on y avait bricolé l'électricité et qu'on y trouvait des seringues usagées à tous les étages.

Mme De Galan ne peut mieux rappeler la société propriétaire à ses responsabilités. Contactée hier par nos soins, la maïeure menace que si rien n'est fait avant le 15 mai, elle demandera à la commune de murer les chancres, quitte à facturer les travaux au logement régional bruxellois.

Gilbert Dupont
© La Dernière Heure 2008