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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
17 novembre 2008

Un demi-millier de personnes à la rue

http://www.lesoir.be/regions/bruxelles/ixelles-avis-d-expulsion-aux-2008-11-15-661899.shtml

« RIEN À PERDRE. » Les sans-papiers et sans-abri préfèrent risquer l’évacuation manu militari que de se retrouver n’importe où.

ID1418726__s8u8304x_00K1XD_0_JPGLe 4 novembre, plus de 200 personnes désespérées autant qu’excédées par l’inertie du politique sur le statut des sans-papiers, mais aussi sur la précarité des sans-abri, décidaient d’investir les bâtiments d’Electrabel au 133 de la chaussée d’Ixelles. Ils sont aujourd’hui un demi-millier (400 selon la commune, 600 selon l’Union de défense des sans-papiers).

Pareille occupation de locaux a priori inadaptés ne va pas sans poser de problèmes. Plusieurs incidents ont émaillé la vie de cette communauté improvisée. Un début d’incendie a ainsi déclenché une visite des pompiers. Leur rapport a stigmatisé la dangerosité des lieux et les risques encourus par les occupants.

Dans la foulée, une action en référé devant le tribunal de première instance de Bruxelles a ordonné l’expulsion des occupants.

L’ordonnance leur a été notifiée vendredi. Elle peut survenir à tout moment. La commune d’Ixelles ne cache pas son malaise. Vendredi, le bourgmestre Willy Decourty (PS) a reçu les sans-papiers et leurs représentants de l’Udep. « J’apporte tout mon soutien à ces personnes, explique le bourgmestre. Mais je ne peux pas m’asseoir sur un rapport des pompiers et une décision de justice. C’est pourquoi je plaide pour un départ volontaire. J’ai alerté tous les organismes compétents, du Casu au cabinet de la ministre Arena », la ministre PS à l’Intégration sociale. Du côté des sans-papiers, on ne l’entend pas de cette oreille. Au nom de l’Udep, Gerardo Cornejo estime que « la commune nous met au pied du mur. Six cents personnes vont se retrouver à la rue. Des familles avec enfants, des sans-papiers, des sans-domicile, qui préfèrent être évacués manu militari que se retrouver n’importe où et partir vivre sous les ponts. »

Impasse totale. D’autant plus indigeste pour les occupants du « 133 » qu’un accord était sur le point d’être conclu avec Immo Ixelles, qui a signé un compromis de vente pour racheter les bâtiments d’Electrabel à la chaussée d’Ixelles. Les occupants parlent de « coup fourré », accusent le futur propriétaire d’avoir « mangé sa parole », alors que promesse avait été faite que l’occupation pourrait se poursuivre jusqu’au sortir de l’hiver.

« Turtelb’home »

Le conseil des occupants, Me Armelle Philippe, déplore l’absence de débat contradictoire dans la promulgation d’une ordonnance d’expulsion en extrême urgence. L’avocate manifeste aussi son étonnement quant aux engagements verbaux qui avaient été pris par Immo Ixelles. Et s’apprête à explorer toutes les pistes juridiques pour empêcher les expulsions.

Au-delà des passes d’arme juridiques, le combat continue d’occuper le champ politique. En refilant la patate chaude de l’expulsion au socialiste Decourty, les occupants du bâtiment veulent alerter le gouvernement, auquel participe le PS, sur la précarité de leur situation, et créer le malaise. Par ricochet, c’est toujours la ministre VLD de l’Asile et de la Migration qui est visée. Le lieu n’a-t-il pas été rebaptisé « Turtelb’home » ?

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