Vers la catastrophe, forcément
http://www.lesoir.be/regions/bruxelles/ulb-l-aide-medicale-indispens-2009-04-10-700461.shtml
Un slogan : « 5 mois d'occupation et de démarches politiques = 0. Alors nous préférons mourir ». D'autant plus glaçant que les premiers cas alarmants commencent à débouler dans les hôpitaux. Un début…
Un début, parce que la grève de la faim, suivie depuis le 27 février par 234 des 282 occupants du hall des sports de l'ULB, est amenée à se prolonger. Dans la détermination. Une vingtaine de sans-papiers sont en grève de la soif. Risque de morts. Besoin d'aide médicale.
Le Comité de liaison, qui joue les passerelles entre les sans-papiers et les autorités de l'université, parle d'un besoin de 80 docteurs. Quelques bénévoles, étudiants ou associatifs relativisent ce chiffre. Mais tous s'accordent : c'est d'une véritable « médecine de guerre » dont il est question. Les cas les plus préoccupants d'abord, les autres… Si possible.
Dans la nuit de dimanche à lundi, plus d'une trentaine d'ambulances ont cheminé vers le Solbosch : intenable pour les services de secours de la Région. « Vous n'êtes pas vraiment malades. Mangez, et tout ira mieux », aurait dit un médecin excédé.
Un appel au secours médical a été lancé. Au moment d'écrire ces lignes, 4 médecins, deux infirmiers et un étudiant se sont inscrits pour venir, en dehors de leurs horaires d'activités, au secours de ces hommes, femmes, et enfants en détresse. « Ce n'est pas du chantage, c'est du désespoir. On attend simplement l'ouverture d'un dialogue », prêche Amin Brahami. « J'insiste : cette grève de la faim est un choix individuel de chacun des occupants », ajoute Alassane Ly.
Autrement dit, l'ULB a beau regretter la grève, qu'elle « ne soutient pas, sans la condamner », le mouvement devrait se poursuivre pour un moment encore. Tant qu'Annemie Turtelboom (Open-VLD) et son gouvernement n'auront pas débloqué la situation en établissant des critères clairs de régularisation. Et ce, malgré sa récente sortie tire-larmes : « Personne, ici, n'est concerné par les derniers critères en date qu'elle a avancés… »
Quand notre photographe arrive pour ajouter le choc des photos à l'impuissance actuelle des mots, un bénévole lui demande, plein d'espoir : « Vous êtes médecin ? » L'urgence, en plein Ixelles.