Diviser pour mieux se loger

http://www.lesoir.be/regions/bruxelles/2009-12-21/diviser-pour-mieux-se-loger-744999.shtml

Logement. Habitat solidaire. L'ASBL « Les Petits Riens » développe depuis d'habitations solidaire pour réduire les coûts. Deux nouveaux logements pouvant accueillir viennent d'être inaugurés à Ixelles et Etterbeek. L'emménagement est prévu en janvier.

Sortir définitivement de la spirale de la rue se révèle un véritable défi pour de nombreux sans-abri. Outre les contraintes financières pour trouver un logement, le facteur social a lui aussi son importance. « Face à la solitude, le plus simple moyen de trouver de la compagnie, c'est bien souvent le bistrot ou la boisson », témoigne Marc, ancien SDF. L'ASBL Les Petits Riens est consciente de cette problématique et développe depuis quelques années le concept d'habitations solidaires. La recette est simple : offrir à des personnes précarisées un logement de longue durée grâce à la cohabitation, qui permet d'une part de diviser les frais de logement, et d'autre part, de favoriser les relations sociales. Un projet-pilote mis sur pieds en 2007 a porté ses fruits, et deux nouveaux logements accueillant chacun quatre personnes viennent d'être inaugurés à Ixelles et Etterbeek. Pour Marc, futur résident, cette habitation est une aubaine et un nouveau départ dans la vie. « Après le décès de ma fille et de ma compagne, j'ai sombré dans la dépression et l'alcoolisme, ce qui m'a poussé à la rue durant sept mois », raconte le quinquagénaire. « Aujourd'hui j'ai hâte de poser mes valises (NDLR : en janvier) et de recommencer à faire des projets ». Marc et les sept autres colocataires des nouvelles habitations solidaires ont été sélectionnés parmi les 120 résidents que la Maison d'accueil des Petits Riens abrite généralement pour une période de quelques mois. « Nous avons choisi des personnes qui s'entendaient bien, capables de vivre en autonomie mais qui avaient surtout besoin de compagnie », explique Nicolas De Kuyssche, des Petits Riens. Huit logements, cela peut sembler dérisoire face au nombre de sans-abri dans les rues, mais de tels projets d'habitations solidaires – et durables – sont malheureusement très coûteux.