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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
8 août 2011

Gesu ressuscite

http://archives.lesoir.be/urbanisme-une-convention-avec-les-sans-abri-gesu_t-20110806-01J0EV.html

ROBERT, FRANCOIS
Page 14
Samedi 6 août 2011

Urbanisme Une convention avec les sans-abri

Gesu, quelle histoire ! Dernier rebondissement de la saga : le propriétaire des lieux, le Suisse Pierre Buissens, vient de signer une convention avec le collectif des sans-abri qui occupe l’église désaffectée depuis maintenant plus de deux ans. Ces derniers peuvent rester sur place jusqu’à l’adoption d’un nouveau permis d’urbanisme.

L’église néogothique et désacralisée du Gesu, située en face du Botanique à Saint-Josse, devait être transformée en un hôtel cinq étoiles de 150 chambres. Un projet (le permis fut délivré en juillet 2009) piloté par la SA Royale qui rassemble le groupe suisse Rosebud Heritage et Building & Engireering, et dessiné par le bureau d’architectes DDS & Partners. Il avait l’appui de la commune et de son bourgmestre Jean Demannez (PS) : l’hôtel est porteur de 230 emplois.

Mais comme souvent à Bruxelles, rien ne se passe comme prévu. Nomades et sans-logis, les 120 membres du « Collectif Solidarité » (dont une cinquantaine d’enfants) déposèrent en janvier 2009 leurs maigres baluchons dans le couvent de l’église, mettant une fin à une longue errance. Elle débuta en automne 2008, par le départ précipité (sur ordre d’expulsion) de l’immeuble de la place Morichar à Saint-Gilles. Ils échouèrent quelques semaines rue Belliard, dans un immeuble de bureaux inadapté. Occupation tout aussi sauvage que la précédente. Après quelques semaines, ils durent une nouvelle fois déguerpir pour la rue de Stassart. Là, les choses se sont mieux passées, grâce à la signature d’une convention d’occupation temporaire. Elle ne dura pas longtemps : en janvier 2009, le collectif décidait de déménager à Gesu, à l’insu du propriétaire.

Entre-temps, en septembre 2009 l’Arau, Inter-Environnement et un particulier attaquaient en annulation le permis d’urbanisme délivré par Saint-Josse. Leur thèse ? Un couvent, c’est du logement. Or, le projet de rénovation ne prévoyait qu’un hôtel. Le recours gela le projet. Les plaignants estimaient qu’il supprime du logement (la soixantaine de chambres qu’offrait la résidence du couvent aux moines). Le rapport de l’auditeur conclut que la requête de l’Arau n’était pas recevable. Mais à la surprise générale, le juge décréta finalement qu’un couvent, c’était bel et bien du logement ! Du coup, le permis d’urbanisme délivré par la commune était invalidé : le projet de rénovation de l’église de Gesu avait du plomb dans l’aile. Quant aux occupants illégaux, ils pouvaient rester encore un bon bout de temps.

Le permis étant annulé, on crut d’abord que la Région, favorable au projet, allait modifier le Pras pour permettre la réalisation de l’hôtel. Mais les Suisses ont préféré élaborer un nouveau projet (ils ont déjà dépensé près de 20 millions d’euros sur un budget de 80 millions). La demande de permis d’urbanisme sera déposée le mois prochain. Elle comprendra 6.500 m2 de logement (les superficies dévolues aux cellules de nonnes). Le nouveau projet entend répondre strictement au Pras. En attendant, les sans-abri peuvent rester sans payer le loyer. Ils s’engagent cependant à payer les charges inhérentes à l’occupation. Cette convention a un autre effet : l’inscription sur les registres de population de la commune de Saint-Josse des sans-abri. Ce qui signifie qu’ils pourront bénéficier de l’aide du CPAS.

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