« On n'est pas tous des voleurs »

Suite à notre article concernant les vols à répétition, dans le quartier Botanique, attribués par les commerçants et riverains aux occupants de l'église du Gesù, plusieurs habitants pu cloître, notamment des Roms de S1ovaquie, ont souhaité affirmer qu'ils n'étaient pas tous à mettre dans le même sac.

"On ne nie pas le fait qu'il y a quelques problèmes dans le quartier et que certains enfants peuvent s'avérer un peu turbulents. Il faut comprendre leurs conditions difficiles de vie", estime l'abbé Jacques van der Biest qui aide les occupants de l'église avec l'Union des Locataires des Marolles. "Je crois que la situation était pire il y a deux ans. Aujourd'hui, de grands progrès ont été accomplis."

Parmi les quelque 140 habitants du couvent du Gesù, beaucoup d'enfants qui, ce jour-là, étaient partis à Bruxelles les Bains. La famille d'Ondrey, des Slovaques roms, est installée au premier étage du bâtiment. Il est en train d'améliorer sa modeste demeure. "J'ai récupéré du matériel à l'auberge Van Gogh, on me l'a donné", assure Ondrey le sourire aux lèvres. Quand on lui demande s'il préfère ses conditions de vie actuelle à celles dans son pays d'origine, il n'hésite pas une seconde. "Là-bas, on n'avait rien. Les enfants ne pouvaient pas aller à l'école. En Belgique, on survit mais on le fait de façon honnête. On ramasse du métal à recycler ou bien on fait des petits boulots à la journée. On n'est pas tous des voleurs", explique Ondrey.

Les habitants de Gesù sont aidés, mais manquent de soins médicaux pédiatriques. C'est notamment le cas pour le fils d'Ondrey, David, 18 mois. "Il a un problème aux jambes, mais on ne peut pas aller chez un médecin ça coûte trop", s'émeut Sana, la mère du petit garçon.

D.B.
La Capitale - 30/07/2012