Gesù souffre de violences extérieures
http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/article/403445/gesu-souffre-de-violences-exterieures.html
En dépit d’une précarité “extrême”, les squatteurs de l’ex-couvent de la rue Royale ne seraient pas responsables des larcins répétés
SAINT-JOSSE Les nuisances (vols, etc.) perpétrées du côté de Gesù (voir DH du 23 juillet) ne sont pas le fait des squatteurs de l’église. C’est, en substance, le message délivré, hier, par l’Union des locataires marollienne (ULM) et une famille slovaque, contente d’y avoir trouvé un toit.
“La criminalité n’émane pas du squat”, estime Nathalie Meyer, représentante de l’association. Rappelons qu’en nos colonnes, Cekic Gurkan, patron du Carrefour, avait, en ciblant les “anars”, prétendu l’inverse. Bossant à son tour pour l’ULM, Rudy Lamm embraie : parmi les 160 personnes - dont une soixantaine d’enfants - ayant posé leur baluchon rue Royale, face au Bota, il n’y aurait plus guère qu’un, voire deux anarchistes – “La population politisée venue de Morichar a disparu. Reste une population mixte, parfois dans une précarité extrême…”
Pour eux, la réalité du site implanté en un quartier quasi historiquement “criminogène”, ce sont des très démunis ayant décroché une convention d’occupation (octobre 2011) mais à qui le CPAS refuse tout revenu minimum ou toute carte médicale. “Mais la taxe régionale, celle-là est tombée !”, remarque notre interlocuteur.
À l’heure de pénétrer dans le futur 5 étoiles par la rue Traversière, l’on croise Robert. Slovaque, papa de onze (!) chérubins entre 5 et 20 ans, il vient du Carrefour où il a procédé à quelque achat. “En Slovaquie, les Roms sont très discriminés”, conte-t-il par le truchement d’une interprète. Pas question, donc, d’y retourner, pauvreté tennoodoise accablante ou pas !
Vivant d’expédients, de récup de poubelles, d’aide, Dorota (son épouse) et lui, l’ex-jardinier prêt à faire n’importe quel job, rêvent d’une bonne situation pour leurs progénitures. Les algarades ? “Causes extérieures”, résumera-t-on. Comme ce gars, agressif, qui s’était imposé à Gesù, il y a un mois et que les occupants éjectèrent.
Guy Bernard
© La Dernière Heure 2012