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Union des Locataires de Saint-Gilles asbl
6 janvier 2009

Mettre à l'abri les sans-abri

http://www.lesoir.be/regions/bruxelles/social-le-centre-d-action-2009-01-06-679171.shtml

Bruxelles-Capitale. Une vague de glace est annoncée. Pour parer au pire, le Casu veut renforcer le dispositif d'aide aux sans-logis.

Les prévisions météo sur la table, Yvan Mayeur (PS) et Pascale Peraita sont préoccupés. Ni l'une ni l'autre ne souhaitent enregistrer de mort par hypothermie parmi les centaines de sans-abri que compte la capitale. Un danger bien réel, selon le président du CPAS de Bruxelles et la directrice du Centre d'action sociale d'urgence. « On nous annonce des -8 à -9 degrés, voire moins encore. Le risque léthal est donc plus grand encore que ce que l'on a connu ces dernières années. Il est donc crucial de parvenir à convaincre les gens de passer la nuit sous un toit. »

Cette année, le dispositif hivernal qui court jusqu'en mars a été étendu. Tout comme les missions puisqu'en accord avec Fedasil, le Casu prend également en charge les candidats réfugiés qui ne peuvent être abrités dans les centres d'accueil. Au total, trois bâtiments sont mis à la disposition des plus démunis, au Casu, rue du petit Rempart, rue des Minimes. Et rue Masui dans un bâtiment aujourd'hui propriété du fédéral. « Ce lundi matin, nous avons fait le tour des maisons d'accueil classiques (900 places) tout était plein. » Ne reste donc que le dispositif d'urgence. « La nuit dernière, nous avons eu 123 personnes au Casu, 143 rue des Minimes et 149 rue Masui. Soit un total de 415 lits que nous pourrions porter à 470 ». Soit une « soupape » d'une cinquantaine de places. Suffisant ? « Nous l'espérons, mais, à vrai dire, nous ne savons pas. »

Quoi qu'il en soit, pas question de laisser quelqu'un dehors. Et pour l'éviter, demande de renforts a été faite du côté de la Ville. « Nous avons demandé au bourgmestre de pouvoir faire appel aux agents APS pour qu'ils renforcent la maraude entre 16 et 22 heures et nous aident à localiser celles et ceux qui seraient encore dans la rue. » La maraude, du nom de ces équipes du Casu qui sillonnent les rues de la capitale pour réconforter les démunis et le cas échéant leur proposer un toit pour la nuit. « Nous en avons deux actuellement, ce qui ne suffit pas, nous avons également fait appel au fédéral pour obtenir une aide financière supplémentaire pour faire tourner une troisième camionnette. »

Reste aussi à convaincre les plus réfractaires qui contre vent et pluies de glace refusent de quitter la rue. « Nous ne pouvons pas l'imposer, regrette Yvan Mayeur qui se souvient du sans-abri retrouvé mort de froid il y a deux ans sur les marches de Sainte-Catherine. Malgré les demandes, il avait refusé de suivre nos équipes. »

Une étude pour cerner le profil psychologique des sans-abri

La violence à l'égard des travailleurs sociaux est en constante augmentation. »

Une première tentative ratée, qu'à cela ne tienne, Yvan Mayeur n'en démord pas : mieux connaître celui auquel on est confronté doit aussi permettre de mieux l'aider. « Il y a un peu plus d'un an déjà, j'avais fait une demande pour obtenir un subside de la Commission communautaire commune afin de faire financer une étude sur le profil psychologique des sans-abri. »

Une demande restée lettre morte. « Mais, nécessité faisant loi, je vais recontacter le service de santé mentale de l'ULB, quitte à financer l'étude via le CPAS de Bruxelles. »

C'est que pour notre interlocuteur, comme pour la patronne du Casu Pascale Peraita, la violence fait désormais partie du quotidien. « L'objectif est bien évidemment de fournir une réponse mieux adaptée et former nos travailleurs sociaux parfois démunis face à certains comportements. Une réponse qui doit bien sûr être sociale et non coercitive. »

Les sans-logis qui passent par les services du Centre d'action sociale d'urgence rencontrent pourtant déjà une équipe de psychologues… Insuffisant ? « Depuis quelques mois, nous bénéficions de l'appui de stagiaires en psycho qui nous permettent de tirer quelques enseignements mais il s'agit avant tout d'observation et non d'une étude de cas empirique. Ce que nous souhaitons, c'est vraiment une recherche-action sur les profils dominants dans la population des sans-abri. Pour nous aider à comprendre certains comportements, comme le refus d'aide, par exemple. Ou des attitudes contradictoires comme vouloir de l'aide mais refuser tout logement. »

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